Six voitures au départ sous les huées du public américain : le Grand Prix des États-Unis 2005 de Formule 1 à Indianapolis avait tourné à la parodie après le retrait au dernier moment des sept écuries, soit 14 monoplaces, équipées de pneus Michelin.

Six voitures au départ sous les huées du public américain : le Grand Prix des États-Unis 2005 de Formule 1 à Indianapolis avait tourné à la parodie après le retrait au dernier moment des sept écuries, soit 14 monoplaces, équipées de pneus Michelin.

Vendredi 17 juin, deuxième séance d'essais libres : Ralf Schumacher perd le contrôle de sa Toyota en pleine accélération à la sortie du virage relevé et se fracasse contre un muret. En cause, le pneu arrière gauche qui a éclaté. Le pilote est choqué.

Samedi 18 juin : Dans d'autres écuries, les pneus Michelin donnent également des signes inquiétants de faiblesse et le manufacturier conseille à ses écuries partenaires de ne pas courir si l'accident de la Toyota n'est pas expliqué d'ici là ou si elles ne sont pas autorisées à utiliser les nouveaux pneus envoyés de France.

Qualifications : Jarno Trulli sur Toyota réussit la pole position. La première monoplace Bridgestone, la Ferrari de Michael Schumacher, est cinquième.

Dimanche 19 juin : «Nous ne courrons pas avec ces pneus sur le circuit dans sa configuration actuelle», annonce Michelin de façon péremptoire.

Mais la FIA refuse en bloc les propositions du manufacturier pour sauver le Grand Prix, à savoir l'utilisation des nouveaux pneus sans pénalité ou la mise en place d'une chicane dans le virage relevé pour ralentir les monoplaces.

«Modifier le tracé pour aider certaines équipes éprouvant des problèmes de performance en raison de leur incapacité à emmener un équipement convenable serait une infraction au règlement et grossièrement injuste pour les écuries qui sont venues à Indianapolis avec les bons pneus», explique le directeur de course et délégué à la sécurité de la FIA, Charlie Whiting.

Les réunions de crise se multiplient, mais sans succès: moins de deux heures avant le départ, Ferrari refuse l'installation d'une chicane que les neuf autres équipes avaient acceptée.

À une demi-heure du départ, tandis que le public dans les gradins n'est pas tenu informé de l'état des négociations, surprise : toutes les 20 monoplaces quittent leur garage pour aller se mettre en grille. Mais après le tour de formation, à la queue leu-leu, les quatorze monoplaces Michelin rentrent au stand. Six monoplaces seulement prennent le départ sous les huées du public et les jets d'objets de toutes sortes sur la piste.

Le soir, les ingénieurs et techniciens de Michelin troquent leur uniforme d'entreprise contre des vêtements civils pour quitter le circuit sans risque.