Juan Pablo Montoya s'était étrangement gardé de faire trop de vagues cette saison. Un seul accident en huit courses assorties de deux podiums et de 26 points. Il s'est bien repris, hier.

Juan Pablo Montoya s'était étrangement gardé de faire trop de vagues cette saison. Un seul accident en huit courses assorties de deux podiums et de 26 points. Il s'est bien repris, hier.

Au deuxième tour, il s'est approché à la hauteur de Nico Rosberg à la chicane du Casino. Le jeune Allemand a court-circuité la courbe, conservant sa position. Le couteau entre les dents, le Colombien n'a pas mis de temps à faire une nouvelle tentative au virage Senna. Rosberg a encore une fois résisté.

Jamais deux sans trois, s'est dit Montoya. Il a poussé à nouveau sa chance à la chicane suivante, pourtant un endroit peu commode pour les dépassements. Il a tenté de faire l'intérieur de Rosberg qui, lui, a retardé son freinage à la limite. Résultat? La McLaren a harponné la Williams, qui s'est retrouvée dans le mur.

«Il était derrière moi, à l'intérieur, et il savait qu'il n'avait pas d'espace, a déclaré Rosberg au terme de la course. Ma voiture était bonne au freinage, j'ai freiné tard, gardant l'extérieur pour lui laisser assez de place. Il y avait au moins deux mètres entre nos deux voitures. Il aurait pu retraiter.»

Montoya s'est montré pour le moins évasif. «Il n'y a pas de raison de blâmer qui que ce soit. Je crois que nous aurions pu être compétitifs, mais l'incident avec Nico a tout ruiné.»

Le directeur général de McLaren, Martin Whitmarsh, a choisi de ménager son pilote. «Il se devait d'être agressif. Je suis sûr que lui et Nico ont des versions différentes de l'incident. Nico a fait un tout droit à la chicane et je crois que Juan Pablo aurait voulu qu'il lui cède le passage. Nico croit certainement le contraire.»

«J'imagine que Montoya sait qu'il doit faire le plus possible pour s'assurer d'un volant l'an prochain, que ça soit ici ou ailleurs. Dans la position où il était, il devait prendre des risques. Quand ça marche, tu t'en sors en héros, mais si ça rate, tu dois te poser des questions.»

Après l'incident, Montoya est passé aux puits pour changer le museau de sa monoplace. Sorti gorgé d'essence en queue de peloton derrière la voiture de sécurité, il s'est payé David Coulthard et Ralf Schumacher, mais bien en vain. Il a cassé sa suspension en se frottant au mur du Québec. Une journée à oublier pour le bon Jean-Paul.