La Scuderia Ferrari, qui a mis récemment son veto à un plafonnement des coûts des moteurs de Formule 1, s'est défendue en marge du GP du Mexique par la voix de son directeur d'équipe, Maurizio Arrivabene.

«Nous avons juste fait valoir notre droit commercial en tant que motoriste», a expliqué Arrivabene vendredi, lors de la conférence de presse rituelle du vendredi réservée aux responsables d'écuries de F1.

«Si quelqu'un nous demande de produire un certain type de moteur (les V6 turbo hybrides en vigueur depuis 2014) puis nous demande d'en baisser le prix, qu'est-ce qu'on doit faire ?» a réagi Arrivabene à cette demande de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), actuellement présidée par Jean Todt, ancien dirigeant de Ferrari.

«Notre position n'est pas dirigée contre les autres équipes, c'est une position de principe sur le plan commercial. Nous sommes ouverts à toute autre solution», a ajouté Arrivabene sur le sujet sensible de la réduction des coûts en F1.

Ferrari a exercé son droit de veto, lié à sa présence permanente en F1 depuis 1950, suite à la proposition par la FIA de «fixer un prix maximum du moteur et de la boîte de vitesses pour les équipes clientes», lors d'une réunion du Groupe Stratégique de la F1, composé des six plus grosses écuries.

Le veto de Ferrari va inciter la FIA à lancer un appel d'offres pour qu'un moteur indépendant, moins cher que les moteurs actuels, soit proposé à partir de 2017 aux écuries indépendantes, moins riches que les équipes de pointe, afin de leur éviter de continuer à payer 15 à 20 millions d'euros (22 à 29 millions de dollars) par saison pour des «moteurs-client» fournis par l'un des  quatre motoristes de la F1 actuelle (Mercedes, Ferrari, Renault, Honda).

«Une entreprise comme Ferrari ou Mercedes a des coûts de développement qu'elle doit récupérer, d'une manière ou d'une autre», a ajouté Arrivabene, ancien haut dirigeant du cigarettier Philip Morris. «Je ne connais aucune société commerciale qui donne ses produits, ou les vend à perte. C'est un principe de base».

«Nous n'exerçons pas notre droit de veto à chaque réunion. Si nous le faisons, c'est que nous le croyons nécessaire, et nous y avons beaucoup réfléchi. La dernière fois, c'était une décision de Jean Todt (alors dirigeant de Ferrari), il y a de nombreuses années», a conclu Arrivabene.