Le Grand Prix de Grande-Bretagne, dimanche à Silverstone, a permis à Mercedes de signer son sixième doublé en neuf courses et aux fans d'assister à une course très animée, grâce à Williams, Ferrari et la pluie, alors que Force India, avec des nouvelles monoplaces, a redressé la barre.

Bilan positif: Mercedes-AMG, Williams, Ferrari

Mercedes-AMG (43 pts): Hamilton vainqueur, Rosberg 2e

Ce nouveau doublé de l'équipe championne du monde semblait mal engagé en début de course, face à des Williams très efficaces, à moteur égal. Hamilton a attendu son heure, puis a pris les choses en main, en profitant des arrêts au stand. Rosberg a fait un peu la même chose, ce qui lui a permis de reprendre la 2e place à Massa et Bottas, dans les derniers tours. On ne s'est pas ennuyé.

Williams (22 pts): Massa 4e, Bottas 5e

L'écurie de Claire et Sir Frank a bien travaillé tout le week-end, sur un circuit qui devait lui convenir, et elle a assuré le spectacle en début de course, devant les Mercedes et donc des fans britanniques ravis. On ne saura jamais si Bottas aurait pu creuser l'écart en tête, mieux que Massa, mais les trois points de plus que Ferrari, même sans podium, ont fait du bien.

Ferrari (19 pts): Vettel 3e, Räikkönen 8e

Le quadruple champion du monde allemand, bien aidé par son expérience et celle de la Scuderia, a fait le même choix qu'Hamilton, s'engouffrant dans les stands aux premières gouttes de l'averse décisive. Il a été récompensé par son sixième podium en neuf courses, alors que son coéquipier finlandais, plus rapide que lui aux essais, a encore tout raté en course, stratégie comprise. Inquiétant.

Bilan équilibré: Williams, Red Bull, McLaren-Honda, Manor Marussia

Force India (8 pts): Hülkenberg 7e, Pérez 9e

Joli tir groupé des troupes de Vijay Mallya, vraiment à domicile car l'usine est à deux pas de l'entrée du circuit. Les deux nouvelles voitures, des vrais modèles 2015 attendus depuis plus de trois mois, ont laissé entrevoir de belles promesses et «Hulk», très bien parti, était 5e au 1er tour. Le flamboyant Vijay, en bon chef d'entreprise, le sait bien: en F1, quand on met les moyens, ça aide.

Red Bull Racing (8 pts): Kvyat 6e, abandon de Ricciardo

Bilan très contrasté chez les Austro-Anglais de Milton Keynes, car Kvyat a obtenu le meilleur résultat possible, vu les circonstances et le niveau de la concurrence, au terme d'une joli partie de manivelles dans le peloton, alors que Ricciardo, «trop optimiste» selon Grosjean, a provoqué le carambolage du départ, éliminant les deux Lotus et la McLaren de Button, et la seule neutralisation.

McLaren-Honda (1 pt): Alonso 10e, abandon de Button (1 pt)

Il faut bien trouver des motifs d'espoir pour l'écurie de Woking, donc le petit point d'Alonso, son premier de la saison, en est forcément un, même si tout le reste du week-end a confirmé une tendance lourde: manque de performance rédhibitoire malgré l'importance des moyens engagés par Ron Dennis et ses amis japonais, qui envisageraient même de remplacer une partie de leur personnel F1.

Manor Marussia: Merhi 12e, Stevens 13e

La petite écurie anglaise a repris des couleurs, grâce à un nouveau sponsor, et repris le chemin de la soufflerie, pour tenter d'améliorer ses monoplaces un peu dépassées, équipées d'un moteur Ferrari de l'an dernier. Grâce à la cascade d'abandons, son résultat comptable est flatteur, mais il ne reflète pas une amélioration de ses performances car Merhi et Stevens ont terminé à trois tours.

Bilan négatif: Sauber, Lotus, Toro Rosso

Sauber: Ericsson 11e, forfait de Nasr

L'écurie suisse a tout arrêté en matière de développement, faute de finances, et vit sur son acquis de début de saison, plutôt léger, et les qualités de son moteur italien. Alors quand son Brésilien ne peut pas prendre le départ, boîte de vitesses en vrac, elle doit tout miser sur son Suédois, qui fait ce qu'il peut avec des moyens limités et termine à la porte des points. Pas mieux.

Lotus: abandons de Grosjean et Maldonado (accrochages au départ)

En course automobile, la réussite est importante, sinon cruciale. Le «strike» de Ricciardo, au freinage du 1er virage, a fait deux victimes de choix, Grosjean puis Maldonado, un peu plus tard. Dommage pour l'écurie d'Enstone, en attendant de savoir par qui elle va être rachetée (Renault?). Une chose est sûre, son actionnaire Gérard Lopez, invisible, est parti sur «d'autres projets». Gâchis.

Toro Rosso: abandons de Verstappen (sortie de piste) et Sainz (moteur)

Zéro pointé pour les débutants de la petite écurie italienne, pour deux raisons bien différentes. Max, 17 ans, est parti dans le décor dès le 3e tour, tout seul comme un grand, alors que Carlos Jr, 20 ans et plus calme, serait probablement rentré dans les points si son moteur ne s'était pas arrêté, en panne électrique, au 31e tour. Dommage.