Les dirigeants de la Formule 1 se préparent à imposer une limite de vitesse lors de situations dangereuses en piste à la suite de l'accident dont a été victime Jules Bianchi au Grand Prix du Japon.

Le directeur de course de la Formule 1, Charlie Whiting, a déclaré vendredi qu'il vaudrait mieux laisser aux écuries le pouvoir de réduire la vitesse automatiquement s'il devait y avoir une situation dangereuse en piste au lieu de laisser le choix aux pilotes.

Ce contrôle de la vitesse améliorerait le système déjà en place et pourrait, dans certaines situations, remplacer la voiture de sécurité. Il n'y avait pas de voiture de sécurité en piste lors de l'accident de Bianchi.

«Il vaut probablement mieux ne pas placer cette décision (de ralentir) dans les mains des pilotes», a indiqué Whiting.

Le but de cette nouvelle mesure serait de trouver «une façon de contrôler la vitesse de façon claire et certaine, avec le même effet qu'une voiture de sécurité».

Les dirigeants de la Formule 1 entameront les négociations avec les dirigeants d'écuries samedi, mais Whiting estime qu'il n'est pas réaliste de croire qu'une nouvelle mesure pourrait être mise en place avant la prochaine saison.

Whiting a présenté un rapport sur l'accident de Bianchi, qui lutte pour sa vie dans un hôpital japonais, à la Fédération internationale de l'automobile (FIA), avant de se joindre aux hauts dirigeants de l'organisme pour rencontrer les médias.

Il a été établi que la Marussia de Bianchi a ralenti sur la piste détrempée du circuit de Suzuka avant d'emboutir une grue. Mais ce ne sont pas tous les pilotes qui ont ralenti au cours de cet incident, qui a demandé deux drapeaux jaunes. Whiting n'a pas voulu dire à quelle vitesse Bianchi roulait quand il a perdu le contrôle.

«Jules a ralenti», a indiqué Whiting, ajoutant qu'il faudrait que plus de données soient analysées avant que l'on puisse établir avec précision sa vitesse.

Aux côtés du président de la FIA, Jean Todt, Whiting a présenté des vidéos jusqu'alors inédites de l'accident de Bianchi, qui le montent fonçant dans la grue alors qu'un drapeau vert avait été agité.

Si Bianchi avait heurté une barrière de pneus à la vitesse à laquelle il circulait, il aurait évité de sérieuses blessures, mais cela aurait quand même été un grave accident, a noté Whiting. Par ailleurs, l'accident ne peut être attribué à une anomalie mécanique pour l'instant.

Whiting a ajouté que la salle de contrôle de la course n'a pas immédiatement pris connaissance de l'incident puisque les caméras pointaient dans une autre direction. Le délai a été d'environ 20 secondes.

«Rien n'aurait pu être mieux fait», a dit Whiting des actions prises à la suite de l'accident de Bianchi. Whiting avait demandé aux organisateurs du Grand Prix du Japon de devancer le départ de la course en raison des prévisions météorologiques et des conditions d'éclairage, mais qu'on n'a pas acquiescé à sa demande. Il a cependant précisé que l'heure du départ de la course n'a pas été un facteur dans cette affaire.