Le meneur du Championnat du monde de Formule 1, Nico Rosberg, arrive à Monza pour le Grand Prix d'Italie dimanche avec désormais deux problèmes à gérer: la rivalité chez Mercedes-AMG avec son coéquipier Lewis Hamilton et la concurrence croissante de Daniel Ricciardo (Red Bull).

Il reste sept manches et on va voir si le rendez-vous numéro 13 de cette saison 2014 porte chance à l'un des trois derniers candidats au titre mondial. Car Fernando Alonso (Ferrari), malgré tout le soutien des «tifosi», est décroché à 99 points de Rosberg et même s'il reste 200 points à distribuer, personne en Italie ne peut croire à un tel miracle pour la Scuderia.

N'en déplaise aux nostalgiques et aux conservateurs, c'est bien le dernier Grand Prix à 50 points (au lieu de 25 pour les autres manches), prévu fin novembre à Abou Dhabi, qui risque de prolonger le suspense jusqu'au bout. L'inusable Bernie Ecclestone, qui est à l'origine de cette initiative, s'en frotte les mains, comme il l'a redit cette semaine au quotidien autrichien Kronen Zeitung:

«Au début, je souhaitais le faire sur les trois dernières courses. Les pilotes auraient alors pu marquer 150 points», a dit Bernie, plus que jamais revenu aux affaires après la fin de son procès pour corruption en Allemagne, grâce à un non-lieu à 100 millions de dollars. Et il a même ajouté, un rien provocateur: «J'étais persuadé dès le début que Mercedes allait être champion du monde, mais maintenant j'ai des doutes: Ricciardo peut encore remporter le titre».

Le jeune Australien a gagné trois fois en trois mois (Canada en juin, Hongrie en juillet, Belgique en août), devenant ainsi l'acteur principal du cauchemar de Niki Lauda et Toto Wolff, les dirigeants de Mercedes-AMG. Et comme il a mis le feu à Spa, à la fin août, l'écurie allemande a bien compris qu'il y avait danger et recadré tout le dispositif: le duel sur la piste peut continuer, mais plus aucun écart ne sera toléré.

Le point positif, c'est que le tracé de Monza devrait être favorable à la puissance des moteurs allemands et que, si tout va bien, une bonne partie du résultat va se jouer, à la régulière, lors des qualifications de samedi. Un exercice dans lequel Hamilton a été malheureux depuis trois mois, mais la piste italienne lui plait et il n'a plus le choix: Lewis doit battre Nico ce week-end pour combler une partie de ses 29 points de retard au championnat.

Nouveau podium pour Ricciardo?

Quant à Ricciardo, troisième du championnat à 35 points d'Hamilton, il va jouer un peu à domicile ce week-end car il est d'origine italienne. Et il est fort probable que sa Red Bull, avec un minimum d'appui aérodynamique, sera capable de dépasser les 350 km/h pour aller chatouiller les Mercedes et viser un nouveau podium. Sur les huit derniers Grands Prix, il est monté six fois sur la boîte, dont trois fois sur la plus haute marche.

Depuis la rentrée de Spa, les coulisses de la F1 ont été très agitées, promoteurs et écuries cherchant par tous les moyens à se faire remarquer. Ecclestone a définitivement enterré le Grand Prix du New Jersey, en face de New York, et participé à la relance d'un serpent de mer, le Grand Prix de Grèce, en banlieue d'Athènes, dans une zone sinistrée d'un pays en faillite.

La Scuderia Ferrari a annoncé cette semaine qu'elle allait motoriser, à partir de 2016, la future écurie américaine du milliardaire Gene Haas, le roi de la machine-outil. Quant à son leader charismatique, Alonso, il a répété qu'il voulait absolument gagner chez Ferrari, et donc rester en Italie, alors que McLaren, avec l'aide de Honda, fait des pieds et des mains pour obtenir ses services.

Enfin, à l'autre bout de l'échelle, au niveau de la 11e et dernière équipe du championnat, Caterham va refaire confiance au Japonais Kamui Kobayashi, remplacé à Spa par l'Allemand André Lotterer. Selon les réseaux sociaux, de plus en plus actifs en F1, le pilote Audi a refusé cette nouvelle «chance» et l'Espagnol Roberto Merhi, pilote de réserve Mercedes en DTM, se contentera des premiers essais libres, vendredi matin.