Bienheureux sont les pilotes de Formule 1. En plus de pouvoir rouler à pleins gaz dans des voitures incroyables, ils sont payés pour le faire et n'ont pas, comme vous et moi, à assumer de coûteuses primes pour assurer les dommages subis par leurs bolides en cas d'accident. Mais si, justement, ils devaient assurer leurs monoplaces, combien cela leur coûterait-il? Quelques jours après la course présentée au circuit Gilles-Villeneuve, on vous présente les étonnantes conclusions de la sympathique simulation à laquelle s'est prêtée TD Assurances.

Un accident par année

On aurait tendance à penser que les voitures de course sont plus souvent impliquées dans des accidents que les véhicules de promenade. Mais jamais autant que ça! En fait, le pilote de F1 moyen subit un accident par année, contrairement à un conducteur de tous les jours, qui est victime d'un accident tous les 20 ans... Pire, le pilote de Formule 1 ne parcourt que 5000 km par année, c'est 8000 km de moins que l'automobiliste du dimanche. On imagine déjà l'influence sur la prime des pilotes...

Puissance et légèreté = danger

«Il y a consensus dans l'industrie de l'assurance: plus le rapport poids-puissance d'une auto est élevé, plus elle est sujette à être impliquée dans un accident, explique Jean Roy, vice-président chez TD Assurances. C'est une relation linéaire, car les voitures plus puissantes et plus légères sont nécessairement plus difficiles à conduire.»

Or, le rapport poids-puissance d'une Formule 1 de 900 chevaux et de 691 kg et de 1,30. C'est infiniment plus élevé que celui d'une Corolla (0,10) ou même d'une McLaren MP4-12C exotique qui n'a pas d'égale en la matière sur le marché (0,47). Ajoutons à cela le prix d'une F1, évalué de façon conservatrice à 1 million de dollars, et on voit la facture d'assurance monter à la vitesse grand V.

Button, le plus recommandable

Par la suite, on doit bien sûr ajuster la prime en fonction de la personne assise derrière le volant. Pour le bien de l'exercice, on a rapporté la durée de la carrière d'un pilote de F1 à l'échelle de la période de conduite d'un automobiliste.

«Un automobiliste commence normalement à conduire autour de l'âge de 18 ans, et la valeur de sa prime est en chute continuelle jusqu'à l'âge de 65-70 ans, avec une baisse marquée jusqu'à 25 ans, explique Jean Roy. Les risques associés à l'âge sont similaires chez les pilotes de F1, nous avons donc converti notre axe de calcul et l'avons comprimé dans le temps.»

Ainsi, un pilote de 40 ans est considéré au même titre qu'un automobiliste de 70 ans, grosso modo. Enfin, on ajoute à l'équation le nombre d'années d'expérience ainsi que les accidents et pénalités au dossier des pilotes.

Résultat: Jenson Button est ainsi le plus «assurable», en vertu de son âge (34 ans), de son expérience (14 ans) et de son dossier vierge en accidents et pénalités avant la course de dimanche. La prime annuelle pour assurer sa McLaren? 34 500 $. Le cancre? L'imprévisible Esteban Gutierrez, qui devrait débourser 153 800 $ pour assurer sa Sauber. Il a 22 ans, une seule année d'expérience, une pénalité et un accident à son actif cette année, ce qui explique sa mirobolante prime...