Il y avait longtemps que l'écurie Red Bull avait été réduite à jouer les seconds violons. En fait, elle occupait le premier box des puits depuis 2011, à la suite de son premier championnat remporté la saison précédente. Mais cette année est bien différente. La faute à qui? Au moteur Renault. Mais pas question pour Red Bull de rompre une alliance aussi fructueuse... du moins pour l'instant.

«Nous n'envisageons pas de changer de motoriste dans un avenir rapproché et nous allons encore rouler avec un moteur Renault l'an prochain, a insisté le directeur général de Red Bull, Christian Horner. Mais ils doivent combler l'écart, pas seulement pour nous mais pour eux aussi, car Renault ne peut se permettre d'être en F1 pour faire de la figuration.»

Horner a révélé hier aux journalistes que le moteur Renault concédait pas moins de 60 chevaux au V6 Mercedes. C'est énorme. Et le chef d'orchestre chez Red Bull avoue trouver frustrant d'être à la remorque du motoriste français quant au développement du moteur, contrairement à Mercedes et Ferrari qui chapeautent l'ensemble des activités de leurs écuries de F1.

«C'est difficile pour moi de savoir pourquoi Renault n'a pas été en mesure d'être à la hauteur cette saison, a déclaré Horner. Mais la Formule 1 a subi un changement de règlement majeur [l'adoption du moteur V6 turbo]. Mercedes s'est manifestement investi très tôt dans le processus de développement et a volé la place de Red Bull et Ferrari.»

Mais le directeur de l'écurie britanno-autrichienne n'a pas jeté l'éponge. «Les gens de chez Renault travaillent avec acharnement pour combler l'écart, mais c'est difficile, a dit Horner. Malheureusement, ils ont été pris de court par les changements de réglementation. Mais nous avons remporté avec eux huit championnats [pilote et constructeur confondus], notre relation d'affaires est excellente, nous sommes donc convaincus qu'ils vont trouver des solutions plus tôt que tard.»

Bonne ambiance



Si le moteur Renault a été source de soucis chez Red Bull cette année, il en va tout autrement de l'ambiance dans les paddocks.

«La relation entre nos pilotes est exceptionnelle. Il y a un monde de différence avec ce que l'on a connu au cours des dernières années, a dit Horner en référence aux régulières prises de bec entre Sebastian Vettel et son ancien coéquipier Mark Webber. En fait, Sebastian et Daniel [Ricciardo] s'apprécient, ce qui est pas mal nouveau pour nous! Ils sont du même âge, ils s'entendent bien en dehors de la piste et se respectent beaucoup.

«Tant qu'il y a une rivalité mais qu'elle se limite à la piste, c'est bénéfique à l'équipe, a poursuivi Horner. Je sais que c'est souvent difficile car l'un des coéquipiers va parfois percevoir l'autre comme la référence, la cible à atteindre. Mais nos deux pilotes se respectent, autant sur la piste qu'à l'extérieur.»

Vettel accuse toutefois neuf points de retard sur le jeune Australien, qui est monté sur le podium à Monaco et en Espagne, derrière les inexpugnables Mercedes. Une situation qui pourrait bientôt rendre la relation entre les deux hommes un peu moins harmonieuse? «Ç'a été un début de saison difficile pour Sebastian, il n'y a pas de doute, mais je crois qu'il va en sortir grandi, a soutenu son patron Horner. Il n'a pas abandonné, il travaille fort, il va revenir aux avant-postes avant longtemps.»

Si, bien entendu, Renault respecte sa part du marché.