Les amateurs de F1 devront encore prendre leur mal en patience avant de savoir si le Grand Prix du Canada sera ou non au calendrier en 2015. Aucun accord en ce sens liant les gouvernements n'a été signé à ce jour. Mais l'optimisme partagé par beaucoup tend à penser que l'épilogue ne sera peut-être pas négatif.

Les discours sont un peu plus positifs que l'année dernière dans les couloirs des cabinets ministériels. Sans qu'ils ne certifient quoi que ce soit pour autant. Hier, le directeur de cabinet de la ministre du Tourisme, Dominique Vien, responsable de ce dossier à Québec, a affirmé qu'une annonce sur l'avenir de la F1 à Montréal pouvait être faite demain comme... dans six mois.

«Les négociations vont super bien. Le changement de gouvernement n'a pas eu d'impact négatif. On va l'annoncer [l'accord] quand tout le monde sera prêt», a confié Pierre Milette à La Presse. Mais pas avant l'automne, comme un confrère du Journal de Montréal l'a mentionné récemment? Cette échéance, «ça ne tient pas», a précisé le directeur de cabinet.

Interrogé à nouveau à ce sujet hier à l'hôtel de ville de Montréal, le maire Denis Coderre a tenu des propos similaires. «J'ai hâte qu'on règle la question pour les 10 prochaines années. Les choses vont bien. En temps et lieu, on va faire les annonces. Mais tout le monde se parle, ça avance très bien. [...] J'ai l'intention d'annoncer des choses incessamment, il faut laisser le temps au temps», a déclaré le maire de Montréal.

Montréal a la possibilité de conserver la Formule 1 au circuit Gilles-Villeneuve jusqu'en 2024. Mais pas à n'importe quelles conditions. Ni à n'importe quel prix. Évalués entre 25 et 40 millions, des travaux d'amélioration des installations doivent être entrepris. La contribution annuelle versée à la FOM, société d'exploitation et d'organisation de la F1 dirigée par Bernie Ecclestone, sera quant à elle de 15 millions, indexée de 4% par année.

C'est cette facture que doivent se partager les gouvernements fédéral et provincial, la Ville de Montréal et Tourisme Montréal. Ce partage doit se traduire par une entente signée en bonne et due forme. Sans cette entente, il ne peut y avoir de Grand Prix.

Il y a deux mois, le promoteur de la course, François Dumontier, a tiré la sonnette d'alarme en déclarant qu'«il y avait urgence». Il s'inquiétait qu'aucune signature entre les partenaires publics «n'ait été apposée au bas de documents officiels». Il faut préciser que sans accord, celui-ci perd en théorie les droits sur l'événement au lendemain de la course de dimanche. Sans oublier qu'un calendrier provisoire de la saison 2015 doit être publié dès septembre.

Il faut croire que l'optimisme a regagné François Dumontier depuis. Dans un courriel adressé à La Presse hier, il a affirmé demeurer «positif». «Toutes les parties impliquées poursuivent les discussions et j'aime à penser qu'une annonce sera faite bientôt», a-t-il ajouté.

Ces négociations entre les pouvoirs publics durent depuis deux ans. Elles ont été considérablement ralenties par les nombreux changements d'interlocuteurs. En 18 mois, il y a eu deux changements de gouvernement provincial, alors que Montréal a eu quatre maires en un an.

Le gouvernement fédéral s'est toujours exprimé de manière discrète dans ce dossier. Hier encore, Vincent Rabault, l'attaché de presse du ministre des Affaires intergouvernementales Denis Lebel, a affirmé qu'Ottawa «travaille toujours en collaboration avec [ses] partenaires pour voir s'il est possible de conserver cet important événement à Montréal».