En remportant le Grand Prix de Monaco pour la deuxième année consécutive, Nico Rosberg a repris la tête dans la course au titre au détriment de son coéquipier Lewis Hamilton (2e), plus que jamais son grand rival.

Et de six! Les Mercedes raflent tout en ce début de saison. Avec cette sixième victoire en autant de course, agrémentée d'un cinquième doublé, l'écurie allemande se dirige tout droit vers un titre de champion du monde des constructeurs. Déjà. Le championnat du monde des pilotes devra par contre attendre, et encore longtemps sans doute, avant de connaître son lauréat. Car le suspens est plus que jamais entier.

«C'est un jour particulier de gagner ici à Monaco. On s'est très bien battu, Lewis m'a mis de la pression tout au long de la course, mais je suis resté calme et j'ai pu avoir trois ou quatre secondes d'avance à la fin grâce à mes pneus en meilleur état», a d'abord réagi Nico Rosberg.

Dimanche, à Monaco, l'Allemand a repris le pouvoir, par quatre petits points au classement général. «Lewis était sur une bonne dynamique depuis quelques courses et je devais essayer de casser celle-ci, ce que j'ai réussi à faire cette fin de semaine. Mais on est encore tôt dans la saison et la bataille va être très, très dure», estime le résident de Monaco.

Premier sur la grille de départ, Rosberg a facilement conserver cette position dès le premier virage, suivi d'Hamilton, Vettel et Raïkkonen qui ont profité du mauvais départ de Ricciardo bloquant Alonso derrière lui. Mais les voitures avaient à peine fait quelques centaines de mètres que la voiture de sécurité sortait déjà après un accrochage forçant Sergio Perez (Force India) à abandonner.

De nouveau élancé, le peloton ne changeait pas d'ordre. Rosberg restait devant pour s'échapper en compagnie d'Hamilton. Derrière, Vettel (Red Bull) a été contraint de retourner aux puits dès le septième tour, victime d'une perte de puissance puis d'une boite de vitesses coincée en première. La course était déjà terminée pour le champion du monde.

La suite s'est résumée à une course poursuite entre les deux pilotes Mercedes, rapidement inaccessibles pour leurs poursuivants. Illustration, après seulement sept tours, le troisième Raïkkonen (Ferrari) était déjà à trois secondes derrière. Au quart de la course, il accusait 10 secondes de retard. Lewis Hamilton, quant à lui, n'a jamais semblé en mesure d'attaquer son coéquipier.

«Je pense que j'avais un très bon rythme. J'ai donné tout ce que je pouvais. J'ai vraiment bien conduit cette fin de semaine. Ça a plutôt été une bonne course. J'en suis satisfait et je peux me concentrer sur la prochaine avec encore plus d'énergie et de détermination», a jugé le Britannique.

Le début de course n'a pas été très excitant, le nombre de batailles étant très limité. Il a fallu attendre le 26e tour et la deuxième sortie de la voiture de sécurité, après que Sutil ait perdu le contrôle de sa Sauber, pour revoir un peu plus d'animation. Et encore. Le scénario se répétait avec les deux Mercedes devant dans le même ordre, devançant cette fois Daniel Ricciardo (Red Bull) qui a profité d'une crevaison de Raïkkonen.

Le quatuor de tête composé alors d'Alonso, quatrième, a connu une deuxième partie de course relativement tranquille. C'est le peloton qui a animé quelque peu la course, notamment les Button, Raïkkonen, Massa et Vergne dont le moteur a finalement lâché. Ce Grand Prix de Monaco aura d'ailleurs été dur pour les machines puisque pas moins de huit abandons ont émaillé la course.

La suite, on la connaît. Nico Rosberg s'est dirigé sans difficulté vers la victoire pendant que Lewis Hamilton, apparemment handicapé par un oeil, a dû lâcher prise et ménager ses pneus pour finalement être talonné par un Daniel Riccardo (3e) auteur d'une très belle fin de course.

«J'ai eu quelque chose dans l'oeil, par ma visière, une saleté ou un débris. Je devais fermer l'oeil par moments et je conduisais alors avec un oeil. Mais à la fin, c'est parti et j'ai pu rester devant Daniel», a expliqué Hamilton.

«C'est vraiment bien de terminer sur le podium à Monaco, une première pour moi ici, a pour sa part fait remarquer l'Australien. J'avais un très bon rythme, je sentais que j'étais très fort, mais c'est un circuit où il est très, très difficile de dépasser. C'est malgré tout un petit peu frustrant, à la fin, nous étions très proches avec Lewis.»