Si Mercedes a eu - facilement - la mainmise sur les cinq premières courses de la saison, le Grand Prix de Monaco représente par contre la première véritable occasion pour ses concurrents de la talonner et, pourquoi pas, de la dépasser. Même si les potentiels vainqueurs ne sont pas légion.

On a du mal à imaginer l'ogre allemand en grande difficulté cette semaine sur la Côte d'Azur, tant la domination d'Hamilton et de Rosberg ne souffre d'aucune contestation, matérialisée par cinq victoires en autant de courses, avec quatre doublés à la clé. Et tant la fiabilité et la rapidité de leurs voitures sont criantes par rapport aux autres. Il y a pourtant bien une ouverture pour quelques écuries, aussi petite soit-elle et aussi peu nombreuses soient les écuries en question.

Fernando Alonso a été le premier cette semaine à évoquer une possible vulnérabilité des Mercedes. Sans pour autant prêcher pour sa paroisse. « Dans les virages, les Red Bull sont très rapides mais dans les lignes droites, elles semblent perdre beaucoup de temps. Il n'y a pas de lignes droites à Monaco, Red Bull devrait donc pouvoir défier Mercedes », a estimé le pilote Ferrari.

Compte tenu de l'absence de réelle ligne droite et d'une vitesse moyenne (158 km/h) relativement basse (la plus faible de la saison), les autres équipes - Red Bull en tête - pourraient tirer leur épingle du jeu.

«Je m'attends à ce que la voiture soit très, très rapide encore ici à Monaco, estime Nico Rosberg. Mais en termes d'écart, les autres pourraient être beaucoup plus près de nous cette fin de semaine.»

D'autant plus que ce n'est pas la puissance qui risque de faire la différence au centre-ville de Monaco, mais plutôt le couple du moteur, qui doit permettre de s'extirper des virages lents le plus rapidement possible. Sachant que dans ce cas de figure, l'adhérence laisse à désirer. «Il y a un peu moins d'adhérence cette année et certaines voitures sont peut-être un peu plus difficiles à maîtriser», confirme Kimi Raïkkönen.

La réflexion du pilote de Ferrari laisse entrevoir que l'on pourrait assister à beaucoup d'accrochages et de sorties dans les rails. Une autre raison de croire à des déconvenues et à une surprise à l'arrivée. Les pilotes savent qu'il faut être particulièrement humble à Monaco. «Il faut respecter la piste. Chaque erreur est plus évidente et plus préjudiciable ici que n'importe où ailleurs», commente le pilote Lotus Romain Grosjean, qui connaît bien certains recoins du bord de piste...

Mais il est une faiblesse que ne possèdent plus les Mercedes : les pneus. Ceux-ci sont plus endurants cette saison, et l'écurie allemande parvient à mieux les gérer que l'an dernier. « L'an dernier, tout reposait ici sur la capacité à faire durer les pneus jusqu'à la fin. Mais cette année, ils sont plus durables et nous les gérons mieux. Je devrais donc être plus rapide cette année si je suis devant », explique Nico Rosberg, vainqueur l'an dernier chez lui à Monaco.

Une mauvaise nouvelle pour la concurrence? On le saura dès les essais libres d'aujourd'hui.

Les difficultés du GP de Monaco

-Très peu de zones de dépassement, d'où l'importance d'un très bon départ.

-L'étroitesse du circuit et la proximité des rails de sécurité n'autorisent aucune erreur de pilotage.

-D'une vitesse moyenne faible, le circuit exige du couple des moteurs à la sortie des virages lents.

-Le parcours bosselé des rues exige des réglages mécaniques délicats et une suspension souple.

-Les bons appuis aérodynamiques sont difficiles à obtenir.