Le grand argentier de la Formule 1, Bernie Ecclestone a gagné son procès face au groupe de média allemand Constantin Medien sur les conditions de vente des droits d'exploitation commerciale de la F1, jeudi devant la Haute cour de justice de Londres.

Il ne s'agit néanmoins que de la première étape du marathon juridique qui attend M. Ecclestone, qui, dans le cadre de cette affaire, sera encore jugé en avril en Allemagne pour corruption.

Le juge britannique a affirmé qu'il y avait bien eu versement de «pot-de-vin» dans le cadre d'un «pacte de corruption» conclu par Bernie Ecclestone avec un banquier allemand Gerhard Gribkowsky.

Cependant «il n'a pas été démontré que le pacte de corruption avec M. Gribkowsky a causé des pertes pour Constantin» Medien, qui s'estime lésé dans la transaction, a conclu le juge.

Bien que sa décision soit favorable à M. Ecclestone, qui n'était pas présent à l'audience, le magistrat a dit qu'il était «impossible» de voir le magnat comme «un témoin fiable et digne de confiance».

Le groupe de média allemand Constantin Medien était à l'origine de l'action en justice contre le magnat britannique.

La principale accusation visant Ecclestone concernait le paiement supposé de 35 millions d'euros de pots-de-vin à un banquier allemand, Gerhard Gribkowsky, qui travaillait pour la banque publique bavaroise Bayern LB, en vue de conclure la vente des droits de la F1 au fonds d'investissement CVC Capital Partners, en 2005. CVC avait alors racheté pour 839 millions de dollars les droits de la F1 détenus jusque-là par Bayern LB.

Gerhard Gribkowsky a été condamné en août à 8 ans et demi de prison par un tribunal de Munich pour corruption et fraude fiscale dans cette affaire.

Convoqué à l'audience en qualité de témoin, M. Ecclestone avait alors reconnu le versement de ces 35 millions, mais l'avait présenté comme une forme de «prix du silence» pour que M. Gribkowsky ne fasse pas de révélations gênantes sur son patrimoine au fisc britannique.

Alors qu'un dossier a également été ouvert contre lui en octobre par la justice suisse, Bernie Ecclestone, qui contrôle la F1 depuis plus de 40 ans, a déjà annoncé qu'il plaiderait non coupable lors du prochain procès.

Mi-janvier, le Britannique avait renoncé à exercer certaines responsabilités au sein du groupe qui gère la compétition même s'il continue à en diriger les opérations au quotidien.

Ancien pilote moto et marchand de voitures d'occasion, entre autres activités plus ou moins lucratives, Ecclestone a débuté en F1 en 1971, quand il a racheté l'écurie Brabham, fondée par Sir Jack. Brabham a conquis ensuite deux titres mondiaux avec le Brésilien Nelson Piquet (1981, 1983).

Les dernières estimations de la fortune personnelle de «Bernie» tournent autour de 6,1 milliards de dollars.

Roi de la F1, il est également une figure controversée. En 2005, il avait dû présenter des excuses après des remarques sexistes sur les femmes pilotes de Formule 1, et en 2009 il avait qualifié Adolf Hitler d'«efficace».