Sebastian Vettel trouve bien drôles ceux qui accusent Red Bull d'utiliser un système d'antipatinage afin d'obtenir un avantage sur ses écuries rivales.

L'Allemand a une avance de 60 points au classement des pilotes de Formule 1 à l'approche du Grand Prix de Corée qui aura lieu dimanche, et il semble se diriger vers un quatrième championnat d'affilée.

Son énorme avantage au chapitre de la vitesse lors de la course précédente, à Singapour, a amené l'ancien dirigeant d'écurie de F1 Giancarlo Minardi à avancer que Red Bull utilise un système d'antipatinage - ce qui est présentement interdit - afin de mieux aborder les virages.

Lorsqu'on a abordé le sujet, jeudi, Vettel a ri et lancé à la blague que même un typhon s'abattant dimanche sur le sud de la Corée ne l'empêcherait pas de l'emporter étant donné que «puisque nous avons l'antipatinage, cela n'aura aucun effet».

Les trois titres de suite de Vettel et sa domination qui s'éternise cette année ont donné naissance à une série de théories du complot concernant la façon dont Red Bull a pu réussir à rester aussi rapide dans les virages. On a notamment évoqué la possibilité que l'écurie utilise un correcteur de hauteur ou des diffuseurs illégaux.

«Nous sommes fiers du système et les autres doivent découvrir comment nous y sommes parvenus, a dit Vettel. Ça fait partie des devoirs qu'ils doivent faire.»

Le pilote allemand a dit ne pas tenir rigueur à ceux qui ont lancé les accusations de tricherie.

«Je ne crois pas qu'on voulait nous insulter, a-t-il affirmé. Les gens s'intéressent à la F1 et à la technologie qu'on y utilise.»

Minardi, qui a donné son nom à l'équipe qui a roulé en F1 de 1985 à 2005, a assisté à la course de Singapour, où Vettel a parfois été plus rapide de 2,5 secondes au tour que ses rivaux. Selon lui, le son que faisait la voiture dans les virages indiquait la présence d'un système d'antipatinage.

Lewis Hamilton (Mercedes) a déclaré jeudi que Red Bull utilisait quelque chose que les autres équipes avaient de la difficulté à deviner.

«Peut-être qu'ils en ont plus dans leur sac qu'on peut voir, a dit Hamilton. Il est à pleine puissance au moins 20 mètres avant tout le monde, ce qui est un avantage énorme.»

Fernando Alonso, le plus proche rival de Vettel au classement, a fait remarquer que le son différent de la Red Bull dans les virages est présent depuis les essais d'avant-saison, et n'explique donc pas la domination grandissante de l'Allemand en deuxième moitié de saison.

«Ils utilisent quelque chose de différent des autres équipes, mais c'est quelque chose qui est complètement correct parce que ç'a passé tous les tests les samedis et les dimanches, a affirmé Alonso. C'est à nous de faire du meilleur travail.»

Étant donné son avantage remarquable au chapitre de la vitesse, il semble que la seule chose qui pourrait empêcher Vettel de remporter un troisième Grand Prix de Corée de suite est la météo.

Un typhon prévu dans le sud de la Corée pourrait affecter la météo à Yeongam et mener à de fortes averses comme celles qui ont affecté la course de 2010.

«On ne sait pas encore le temps qu'il va faire, mais le programme est solide peu importe où nous allons, alors nous sommes confiants», a dit Vettel.

Certains espèrent qu'une météo inclémente mènera à un podium surprise qui redonnera vie à la course au championnat, mais Alonso a noté que des pluies abondantes n'aideraient pas nécessairement Ferrari non plus.

«On ne sait jamais, sur piste mouillée, qui sera le plus chanceux dans ces conditions, a déclaré Alonso. Avec l'appui aérodynamique que (Red Bull) a, ils devraient être les plus forts sur piste détrempée.»

Kimi Raikkonen (Lotus) pourrait être une menace, peu importe les conditions, mais le Finlandais n'est même pas sûr qu'il sera en mesure d'entreprendre la course, dimanche, en raison d'un mal chronique au dos. Il a indiqué qu'il prendra une décision après les séances d'essais de vendredi.

«J'en saurai plus après avoir conduit (vendredi)», a dit Raikkonen, en ajoutant que «ce serait inutile de venir ici si ce n'était pas pour piloter».