« Tout allait bien jusqu'à ce que l'on croise un pilote payant sans miroirs. « C'est cette phrase assassine qu'a lancée Mark Webber pour décrire le geste du néerlandais Giedo Van der Garde au 37e tour du Grand Prix du Canada.

Webber, qui était alors troisième, s'est fait accrocher par le pilote de Caterham dans l'épingle lors d'une tentative de dépassement au freinage. Ce dernier, qui était retardataire, a fait fi d'un drapeau bleu qui le forçait à céder le passage. Webber, pris en souricière, n'a pu éviter le contact avec la roue arrière de la voiture de Van der Garde, endommageant son aileron avant. Les commissaires ont d'ailleurs décerné une pénalité au pilote de la modeste écurie - un arrêt aux puits obligatoire de 10 secondes.

«À partir de là, la course est devenue particulièrement difficile», a-t-il souligné, en parlant de la perte d'appui aérodynamique sur le train avant. «Je crois que nous avions une bonne voiture pour fort probablement faire un podium, mais on ne peut avoir une voiture qui a un bris et pouvoir espérer se battre à armes égales avec Fernando [Alonso].»

Di Resta content de sa performance

Paul di Resta a très certainement été le héros obscur du Grand Prix. Parti en 17e position au volant de sa Force India, l'Écossais a enchaîné les tours avec régularité pour terminer au 7e rang. Qui plus est, il a gardé le même train de pneus pendant 57 tours, un exploit.

Hier, les pilotes ont pu bénéficier de conditions météorologiques quasi parfaites pour pouvoir s'exprimer. Malgré cela, ils nageaient dans l'inconnu, une position qui était loin d'être idéale d'un point de vue strictement technique, comme l'a mentionné di Resta: «Ces dernières courses, nous avons constaté que nous étions très performants avec la gomme "médium" le vendredi. Cependant, nous n'avons pas pu la tester cette fin de semaine à cause des conditions en essais. Nous sommes donc arrivés en course sans données sur les pneus, mais nous avons tout de même inscrit un bon résultat.»

L'Écossais n'a pas caché son sentiment de devoir accompli: «Nous repartons du Canada avec un sourire sur notre visage. Nous étions plus rapides que les Toro Rosso, ce qui nous permet de sécuriser notre position au classement.»

Avec les bonnes performances de ses deux pilotes ce week-end, l'écurie Force India a creusé l'écart qui la sépare de son plus proche adversaire, McLaren. Sa récolte de huit points supplémentaires consolide sa cinquième place au classement des constructeurs.

Massa: «Nous nous sommes battus jusqu'à la fin»

Massa dans l'ombre d'un Alonso brillant. C'est le même scénario qui s'est répété hier à Montréal, une ritournelle qui est l'implacable réalité du Brésilien depuis déjà quatre saisons. Parti en 16e place, le deuxième pilote de Ferrari a dû se battre bec et ongles pour signer une huitième place.

Malgré tout, Massa y a trouvé un certain plaisir. «La course a été plutôt plaisante. Il y a eu beaucoup de dépassements jusqu'à la fin. Je savais dès le début que ç'allait être une course occupée pour moi. Nous nous sommes battus jusqu'à la fin.» Massa a également souligné l'aspect dense du peloton: «J'ai dû négocier avec des voitures plus lentes que moi tout au long de la course».

Le pilote de la Scuderia Ferrari en outre mentionné qu'Adrian Sutil, avec qui il s'est battu une bonne partie de la course, était particulièrement coriace. «Sa voiture [Force India] était très rapide sur les lignes droites.»

Il aurait toutefois préféré une autre stratégie de pneus, qui aurait pu lui permettre d'être plus performant tout au long de la course. «Je crois qu'une stratégie basée sur deux lots de pneus "médium" m'aurait fait gagner une ou deux positions au final.»