Arrivé au Grand Prix d'Australie en début de saison avec plein de bonnes intentions, Romain Grosjean a vu de vieux fantômes ressurgir depuis. Deuxième à Montréal l'an dernier, le pilote Lotus doit redresser la barre. Problème, il arrive au circuit Gilles-Villeneuve avec un sérieux handicap.

Le Français a été pénalisé de 10 places sur la grille de départ pour demain après avoir été à l'origine de l'accident avec Daniel Ricciardo (Toro Rosso) au Grand Prix de Monaco. Un accrochage qui n'a pas été sans rappeler ses déboires de l'an dernier, montré du doigt à l'époque pour sa fougue jugée trop dangereuse par certains pilotes.

Cette sanction appliquée demain, Grosjean assure ne pas s'en formaliser. «Pour le moment, je n'y pense pas, cela ne sert à rien de se casser la tête à ce sujet. Dimanche, il faudra juste doubler un peu plus.»

Romain Grosjean a fait amende honorable durant l'hiver. «J'ai travaillé sur moi pour arriver dans un bon état d'esprit. J'ai envie, en fin de saison, de pouvoir me retourner et me dire [...] que j'ai fait un minimum d'erreurs. Ça se joue à très peu de choses. J'ai appris que ce n'est pas en perdant une place au départ que je ne peux pas gagner une course. [...] On parle de millièmes de seconde entre la bonne et la mauvaise décision», a-t-il confié en tout début de saison à La Presse.

Depuis, ses performances sont mitigées. Ses premières courses ont été laborieuses (10e, 6e, 9e) avant de monter sur le podium (3e) à Bahreïn en compagnie de son coéquipier Kimi Raikkonen. Son abandon en Espagne (suspension cassée) et son accrochage à Monaco sont ensuite venus ternir le printemps.

«Les trois premières courses n'ont pas été faciles, car je ne comprenais pas ce qui ne marchait pas sur la voiture», a-t-il expliqué récemment à l'AFP.

«Le niveau de performance était là à Monaco, on avait une voiture qui n'était pas simple à conduire, mais très efficace. On l'a rendue plus facile et plus prévisible durant le week-end», a précisé le Français à l'issue des essais d'hier.

Neuvième du classement, sa place chez Lotus a été remise en cause la semaine dernière par certains observateurs et amateurs. Le patron de Lotus, Éric Boullier, est cependant resté droit dans ses bottes après le Grand Prix de Monaco. Maintenant sa confiance en son pilote tout en disant que son remplacement par le pilote de réserve, Davide Valsecchi, n'était «pas encore» envisagé.

Hier, Romain Grosjean a peut-être commencé à faire taire définitivement les critiques en terminant troisième à chacune des séances des essais libres. «C'est dans la lignée des performances que l'on a réalisées récemment, on a une voiture qui nous convient de mieux en mieux», a-t-il expliqué à la fin de celles-ci.

Une bonne journée qu'il n'attribue pas au fait qu'il semble à l'aise sur ce circuit Gilles-Villeneuve. «C'est un circuit que j'aime bien, c'est vrai, mais ce n'est pas forcément le circuit en lui-même qui explique ça.»