L'écurie Mercedes a-t-elle enfreint les règles en participant à une période d'essai de pneus avec Pirelli le mois dernier? La question était sur toutes les lèvres dans les paddocks du circuit Gilles-Villeneuve lors de la journée portes ouvertes hier. L'actuel meneur au championnat des pilotes, Sebastian Vettel, a abordé le litige de front lors de la première rencontre avec les médias.

«Je suis content que la cause soit amenée devant le Tribunal international de la FIA. Je crois que c'est tout à fait légitime d'avoir des éclaircissements sur les événements. Je dois avouer que j'ai été plutôt étonné lorsque j'ai appris la nouvelle.»

Le pilote allemand a plutôt tempéré ses propos et s'est gardé de viser directement Mercedes, sans pour autant chasser les doutes sur l'infraction potentielle. Il a souligné les avantages qu'une écurie pourrait retirer de ce genre d'essai: «Je ne sais pas quels pneus ont été utilisés lors de ces séances, mais je crois que l'on apprend tout le temps lorsque l'on est en piste. Chaque tour compte et on sait tous combien les essais sont importants. Il est certain qu'une écurie est avantagée quand elle bénéficie de trois jours de tests sur circuit, surtout en plein milieu d'une saison.»

En outre, le triple champion du monde ne considère pas qu'il soit pertinent de mettre à l'essai la nouvelle gomme Pirelli uniquement aujourd'hui. Il montre du doigt les écuries qui nourrissent des querelles et qui ne tiennent pas compte de la sécurité des pilotes, selon lui. «Du point de vue des pilotes, la sécurité est primordiale. Il est malheureux que des différends entre les écuries ne nous permettent pas d'utiliser ces nouveaux pneus durant toute la fin de semaine. Je ne veux pas créer de scénarios alarmistes, mais il ne faut pas oublier que c'est un débris qui a causé l'important accident de Felipe Massa en Hongrie il y a quelques années (en 2009). Un morceau de gomme qui s'échappe d'un pneu peut être très dangereux.»

Du reste, Vettel ne croit pas que l'usure rapide des pneus est en corrélation avec la configuration particulière de certains circuits, jugés plus exigeants sur les bottines: «Ce problème est arrivé à plusieurs écuries sur différentes pistes, je ne peux donc pas dire si la chose se reproduira ici.»

Possible retour des essais privés intrasaison

Le quotidien italien La Gazzetta dello Sport affirmait par ailleurs tout récemment que les périodes d'essais intrasaison pourraient revenir dès 2014.

La formule retenue serait quatre périodes d'essai de deux jours. Lorsque questionné sur un tel projet de règlement, Vettel n'a pas manifesté de réel enthousiasme: «Je crois qu'en fin de compte, ceci n'a pas réellement d'incidence, à condition que tout le monde puisse avoir accès à ces séances d'essai», souligne-t-il, le sourire en coin.