Fernando Alonso et Ferrari ont besoin de doubler la mise, dimanche au Grand Prix d'Espagne de Formule 1 car, depuis la belle victoire en Chine, leur grand rival Sebastian Vettel (Red Bull) a gagné à Bahreïn et creusé l'écart au championnat.

Malgré 30 points de retard sur l'Allemand, l'Espagnol reste très optimiste, mais il n'a pas intérêt à lâcher prise, si tôt dans la saison, d'autant qu'il y a deux autres concurrents déclarés au titre 2013: Kimi Räikkönen, très efficace dans sa Lotus, et Lewis Hamilton, très régulier dans sa nouvelle Mercedes, sont devant lui au classement.

Les quatre premiers GP exotiques de la saison 2013, trop spécifiques, ont donné une indication de tendance qui demande à être confirmée dans les faits, sur la piste très rapide du circuit de Montmelo. On va enfin savoir, à Barcelone, quelles sont les meilleures monoplaces du moment... et si la Ferrari en fait partie.

La plupart des écuries, même les plus modestes comme Caterham et Marussia, vont arriver en Catalogne avec des améliorations sensibles de leur «package» aérodynamique. Certaines pièces ont déjà été testées à Bahreïn, avec plus ou moins de réussite, et la hiérarchie de Barcelone sera d'autant plus intéressante qu'on saura si Red Bull a toujours une longueur d'avance.

C'est la 5e manche du Championnat du monde, mais la première en Europe, après deux victoires en quatre manches de Vettel. L'une difficilement (Malaisie), aux dépens de son coéquipier Mark Webber, et l'autre plus facilement (Bahreïn), avec une bonne longueur d'avance sur ses chers collègues. De quoi afficher clairement ses prétentions à un quatrième sacre d'affilée.

McLaren joue collectif

L'autre intérêt de ce GP d'Espagne sera de voir, chez McLaren, si la passe d'armes du dernier GP entre le «vieux» Jenson Button, 33 ans, et le «jeune» Sergio Pérez, 23 ans, a laissé des traces. Après Bahreïn, le sage Button a mis la pédale douce, alors que son coéquipier s'est quasiment excusé pour son comportement «un peu trop agressif» en piste.

«Je pense que nous avons beaucoup de chance d'être autorisés à nous bagarrer, ce qui n'est pas le cas dans la plupart des autres écuries», a dit Jenson le «gentleman». Il a quand même ajouté que «nous avons intérêt à respecter cette décision et à ne pas tenter de trop en profiter. Et si on peut se battre proprement pour la victoire, au lieu de la 6e place, tant mieux».

«Après la course, c'était important de s'asseoir tranquillement avec +Checo+ (le surnom de Pérez) pour en parler et tout sortir avant de passer à autre chose. Le problème de la radio de bord, c'est que mon message («Essayez de le calmer !»), alors que j'étais énervé, était destiné à l'écurie, pas à tous les téléspectateurs du monde», a aussi regretté Button.

McLaren va jouer gros en mai, à Barcelone puis à Monaco. L'écurie anglaise n'a plus gagné en Catalogne depuis 2005 (Räikkönen) et elle a rétrogradé, après Bahreïn, à la 6e place du championnat des constructeurs. Ça fait un peu désordre, l'année du 50e anniversaire de la marque créée par Bruce McLaren. D'où l'intérêt de jouer collectif, en attendant des jours meilleurs.

Force India, 5e du championnat, espère créer la surprise à Barcelone, comme quand Pastor Maldonado (Williams) s'est imposé l'an dernier. Dans la foulée d'un début de saison très encourageant, et grâce à des pneus Pirelli plus résistants, ce sera la grosse cote de ce week-end en Catalogne.