Deux semaines après le rocambolesque épisode malaisien, les pilotes Red Bull, Sebastian Vettel et Mark Webber se retrouveront dimanche à Shanghai au Grand Prix de Chine, dont ils seront les favoris aux côtés de l'écurie Lotus, alors que Ferrari, revancharde, et Mercedes, en progrès, vont tenter de briller à leur tour.

Chez les champions du monde en titre, les deux semaines de répit depuis la Malaisie ont été les bienvenues pour tenter d'oublier le doublé amer de Sepang. Sebastian Vettel, vainqueur en oubliant de respecter les ordres, a dû aller présenter ses excuses à toute l'équipe Red Bull à Milton Keynes, au nord-ouest de Londres, pendant que Mark Webber surfait sur les vagues australiennes, téléphone débranché.

Certains en ont profité pour mettre un peu d'huile sur les braises, comme Flavio Briatore, banni de la F1 à la suite du «crashgate» du GP de Singapour en 2008, mais toujours proche de Webber. Pour l'ex-patron de Benetton et Renault F1, «il est impossible que Mark aide Vettel dans le futur, et je ne pense pas que Vettel aidera Mark. Donc nous aurons deux ennemis dans une même équipe», a-t-il affirmé à la RAI.

Les principaux bénéficiaires d'une guerre interne chez Red Bull seraient d'abord Lotus et Ferrari, où les rôles de pilote N.1 et N.2 sont clairement définis. Les palmarès de Kimi Räikkönen chez les Noir et Or, de Fernando Alonso chez les Rouges, sont incomparables avec ceux de Romain Grosjean et Felipe Massa qui, vu leur statut fragile, ne risquent pas de désobéir à leur Team Principal.

Côté Mercedes, comme l'a montré la fin de course à Sepang, les mots d'ordre sont plus que jamais rigueur et obéissance, sachant que l'arrivée de Lewis Hamilton a tout de suite fait passer un cap à l'écurie allemande, et que Nico Rosberg, vainqueur l'an dernier à Shanghai de son premier Grand Prix de F1, va tout faire pour montrer enfin qu'il a, lui aussi, l'étoffe d'un champion du monde de F1.

McLaren en retrait ?

À 17 courses de la fin de saison, il faut se garder de tirer trop tôt des conclusions hâtives. Le début de saison des McLaren a été décevant, mais Jenson Button et Sergio Pérez vont tout faire pour briller à Shanghai, remonter dans la hiérarchie et montrer surtout que la nouvelle MP4-28, radicale et novatrice, «a un plus gros potentiel» que la monoplace de l'an dernier, selon les termes de Martin Whitmarsh, le patron de l'écurie anglaise.

McLaren, déjà en progrès à Sepang, a apporté plusieurs améliorations à Shanghai, en plus d'une confiance retrouvée: «On sait désormais où sont les problèmes de notre voiture», a affirmé le directeur général, Jonathan Neale, lors d'un clavardage organisé par un commanditaire-titre de McLaren.

«Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Nous allons tester ce "package chinois" vendredi pour savoir où nous en sommes. Après le GP, nous aurons plus de réponses», a ajouté Neale, pour qui la course au titre est loin d'être finie, car «tout le monde sait que la saison sera longue». «Je pense que nous avons un très bon "package", même si ça ne se voit pas encore», a-t-il ajouté.

Reste Ferrari et surtout Alonso, reparti bredouille de Sepang après avoir abîmé son aileron avant sur la Red Bull de Vettel au premier virage, alors qu'il disposait d'une F138 capable, au moins, de monter sur le podium. Comme Hamilton, Button, Vettel et Räikkönen, les quatre autres champions du monde engagés dans la course au titre 2013, l'Espagnol a déjà gagné à Shanghai. Il sait faire.