L'Allemand Sebastian Vettel (Red Bull), triple champion du monde en titre, a été deux fois le plus rapide vendredi lors des essais libres du Grand Prix d'Australie de Formule 1, première manche de la saison 2013, signant les meilleurs chronos de la première, puis de la deuxième séance.

Sur le coup de midi, Vettel a d'abord marqué son territoire en bouclant un tour du circuit d'Albert Park, à Melbourne, en 1 min 27 sec 211/1000, soit quelques millièmes de mieux que la Ferrari du Brésilien Felipe Massa et trois dixièmes de moins que celle de l'Espagnol Fernando Alonso, vice-champion du monde 2012.

Il y avait alors encore un peu de suspense, qui s'est totalement évanoui quand la deuxième séance a débuté, en fin d'après-midi, à l'heure où auront lieu samedi les qualifications: les deux Red Bull RB9 de Vettel et de son coéquipier australien, Mark Webber, ont bondi en haut de la feuille de chronos et personne n'a ensuite réussi à les en déloger.

Pire même pour les amateurs d'incertitude sportive, le phénomène allemand, à bord de «Hungry Heidi» (Heidi la gourmande), le surnom de sa nouvelle RB9, a été le seul à passer sous la barre symbolique de la minute et 26 secondes au tour, en 1 min 25 sec 908/1000. Soit une grosse seconde d'amélioration par rapport à la séance précédente, sur une piste moins chaude et rendue plus adhérente par la couche de gomme s'accumulant sur les trajectoires idéales.

De quoi laisser à près de trois dixièmes Webber qui a montré lui aussi, malgré un petit tête-à-queue, que les Red Bull sont fin prêtes, devant la Mercedes de l'Allemand Nico Rosberg qui a terminé sa séance prématurément, à sept minutes de la fin, dans un mur de pneus au bout d'un bac à sable, après un tout-droit de sa «Flèche d'Argent».

Vettel sort le dernier

Quant aux deux Lotus du Finlandais Kimi Räikkönen et du Français Romain Grosjean, quatrième et cinquième temps, elles ont été plus rapides que la Ferrari d'Alonso, sixième, et l'autre Mercedes du Britannique Lewis Hamilton, septième et auteur d'un joli passage hors-piste dans l'herbe bien verte de l'Albert Park.

Les deux McLaren de Jenson Button, trois fois vainqueur depuis quatre ans à Melbourne, et de Sergio Pérez, son nouveau coéquipier mexicain, sont restées en retrait: 11e et 13e temps de la deuxième séance, en attendant la seule séance qui permettra de tirer vraiment des enseignements dans la perspective de 2013: les qualifications de samedi, pour la course de dimanche.

Quelques heures plus tôt, la première séance avait permis à des pilotes moins cotés de se mettre brièvement en valeur. L'Australien Daniel Ricciardo (Toro Rosso), autre héros local avec Webber, a été le premier à boucler un tour complet, en 1 minute 33 secondes, au bout de 35 minutes d'essais, devant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs sagement assis en plein soleil.

L'exemple courageux de Ricciardo a aussitôt été suivi par son coéquipier Jean-Éric Vergne, puis par les deux Marussia de Jules Bianchi et Max Chilton, et enfin par les Caterham de Charles Pic et Giedo van der Garde, candidates au fond de grille en 2013 et se dévouant aussi pour mettre un peu de gomme sur la piste.

Du coup, à mi-séance, il y avait trois pilotes français dans le Top 5 très provisoire, mais cette embellie tricolore n'a pas duré. A une demi-heure de la fin, sous un ciel immaculé, tous les pilotes sont enfin sortis des stands, Vettel en dernier.

Puis Vettel a retrouvé sa place habituelle, tout en haut de la feuille de temps, comme souvent depuis 2010, la saison de son premier titre mondial. «C'est la dictature Red Bull», a résumé avec humour un journaliste de radio sud-américain.

Photo AP

Sebastian Vettel.