Le duel entre l'Allemand Sebastian Vettel (Red Bull) et l'Espagnol Fernando Alonso (Ferrari) va reprendre dimanche au Grand Prix d'Australie, à Melbourne, avec trois autres champions du monde comme arbitres pour cette saison 2013 de Formule 1.

La saison-record de 2012 comptait six champions du monde au départ, dont deux dans la même écurie, avec les Britanniques Lewis Hamilton et Jenson Button chez McLaren. Mais le départ de Hamilton chez Mercedes pour remplacer le vétéran allemand Michael Schumacher, septuple champion du monde désormais rangé des voitures, a redistribué les cartes.

Alors que la stabilité de la réglementation technique a permis d'éviter que les plus riches, et notamment Red Bull, prennent une longueur d'avance cet hiver, cette saison 2013 s'annonce très ouverte, avec cinq champions du monde dans les cinq meilleures écuries de 2012: Red Bull, Ferrari, McLaren, Lotus (Kimi Räikkönen, 3e l'an dernier) et donc Mercedes.

Si l'on se fie à la logique, Vettel est le grand favori: «Globalement, je suis plutôt content de la manière dont ça s'est passé ces dernières semaines», a-t-il confié au sujet des essais hivernaux, à Jerez et Barcelone, en Espagne. «L'équipe a fait un super travail et autant Mark (Webber) que moi, nous nous sommes sentis tout de suite à l'aise dans la voiture», a ajouté le jeune caïd de la F1 moderne.

La nouvelle RB9 à moteur Renault, conçue par l'ingénieur anglais Adrian Newey, «a été tellement fiable que c'était un plaisir de la piloter», a ajouté Vettel, très impressionné par les performances des Mercedes W04 d'Hamilton et de Nico Rosberg.

Vettel craint Mercedes

«J'ai pris le temps de regarder un peu les autres équipes, et Nico a fait une belle dernière journée d'essais. Lui et Lewis seront dangereux à l'avenir, mais il y a beaucoup d'autres écuries à garder à l'esprit», a conclu l'Allemand, sans vouloir se risquer à un pronostic.

Les champions du monde de Red Bull ont bien caché leur jeu, et même poussé l'intox jusqu'à laisser Vettel terminer avec le 11e chrono de la dernière semaine d'essais catalane. Mais si l'impression se confirme, en Australie puis en Malaisie, que Ferrari a bien travaillé cet hiver, l'optimisme d'Alonso, battu de trois points seulement fin 2012 par Vettel, sera alors justifié.

L'Espagnol, double champion du monde, a désormais un titre de retard sur son jeune rival, mais il est toujours le champion du monde de la méthode Coué: «Je suis mieux préparé, je suis plus fort», a averti Alonso, qui a aussi «appris de certaines erreurs commises l'an passé».

«Je pense qu'on peut toujours progresser, (...) et je suis prêt à le faire», a ajouté le leader de la Scuderia, toujours convaincu que la saison dernière était «la meilleure» de sa carrière, avec une monoplace nettement moins efficace que les Red Bull et autres McLaren.

Pour perturber le duel attendu entre Vettel et Alonso, le sage Button est dans le portrait. Désormais seul maître à bord du bateau McLaren, avec dix ans d'âge et 190 GP de plus au compteur que son très ambitieux coéquipier, le Mexicain Sergio Pérez (33 ans contre 23), Jenson attend juste de savoir s'il aura la meilleure voiture. Si c'est le cas, il sera lui aussi un sérieux candidat au titre mondial.