Deux pilotes seulement, l'Allemand Sebastian Vettel (Red Bull) et l'Espagnol Fernando Alonso (Ferrari) pouvaient rêver d'un 3e titre mondial en arrivant dans les favelas de Sao Paulo où aura lieu dimanche, sur le vieux circuit d'Interlagos, le Grand Prix du Brésil de Formule 1.

Sur le papier, Vettel est le grand favori, parce qu'il a la meilleure monoplace de cette fin de saison, même s'il a été battu dimanche à Austin par un Lewis Hamilton en grande forme, dans une McLaren un peu plus efficace ce jour-là sur le Circuit des Amériques.

Distancé de 44 points par Alonso après le GP d'Allemagne fin juillet, Vettel a opéré un spectaculaire redressement avec l'aide de son ingénieur en chef Adrian Newey. La RB8 est devenue dominatrice et le jeune Allemand a remporté quatre GP d'affilée, au bout du monde (Singapour, Japon, Corée, Inde), prenant la tête du classement où il possède 13 points d'avance avant cet ultime Grand Prix de la saison.

S'il termine devant Alonso dimanche, ou s'il finit dans les quatre premiers quelque soit le résultat de l'Espagnol, il deviendra à 25 ans le plus jeune triple champion du monde de l'histoire de la F1, en effaçant des tablettes sur ses terres au Brésil le fantastique Ayrton Senna, disparu trop tôt pour rafler d'autres couronnes.

Depuis deux mois, Vettel domine la plupart des séances d'essais et des courses, alors qu'Alonso limite les dégâts aux qualifications le samedi, puis monte sur le podium le dimanche. Avec une belle constance, en compensant par son talent et son expérience le handicap de performance de sa monoplace.

Une Ferrari ultra fiable

Mais, car il y a un mais, tout n'est pas si certain pour Vettel, ou si mal engagé pour Alonso, car la F1 est un sport mécanique et car il pleut parfois au Brésil en novembre.

Il y a deux scénarios envisageables dans lesquels Vettel, grand amateur de football comme Alonso, peut perdre à la fin du match.

Premier cas de figure, l'alternateur du moteur Renault de Vettel lâche, comme déjà deux fois cette saison, à Valence et à Monza, et comme très récemment, pas plus tard que dimanche, sur la RB8 de son coéquipier Mark Webber. Alors même que cet alternateur, véritable talon d'Achille cette saison, fait l'objet de toutes les attentions des ingénieurs français depuis quelques semaines.

Face à Vettel et sa bombe à retardement, Alonso peut compter sur une Ferrari F2012, certes un peu lente mais ultra fiable: aucun abandon sur panne mécanique depuis le GP de Malaisie au début de la saison 2010. Ce qui a permis à Alonso de toujours rentrer dans les points en 2012, sauf quand il a été éliminé par un accrochage au départ, à Spa et à Suzuka.

Deuxième hypothèse, il pleut dimanche sur Interlagos, comme il pleuvait à Sepang quand Alonso a remporté en mars sa première victoire de 2012 à l'issue d'une course épique interrompue pendant une heure par un orage de fin du monde.

L'Espagnol adore la pluie, qui nivelle les performances des monoplaces et lui permet de faire valoir sa science du pilotage, ajoutée au vécu de 196 Grands Prix depuis 2001, contre 100 seulement pour Vettel depuis 2007.



Ecclestone: «Vettel manque encore de charisme»


Le pilote allemand Sebastian Vettel, en quête d'un troisième titre mondial de rang, «manque encore un peu de charisme» pour figurer parmi les légendes de son sport, déclare Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, dans un entretien au quotidien allemand Bild paru mercredi.

«Il peut rejoindre cette élite, mais il manque encore un peu de charisme. Les gars comme Hunt, Rindt, Lauda, Senna étaient des personnages», affirme Ecclestone, estimant que le développement des pilotes est plus difficile, car «ils sont trop choyés par les chefs d'écurie et muselés par la FIA».

«Ils ne peuvent même plus montrer des émotions», poursuit le Britannique de 82 ans, depuis Sao Paolo où se courra dimanche la dernière épreuve de la saison sur le circuit d'Interlagos.

L'homme qui gère les droits commerciaux de la F1 a déclaré son penchant pour un nouveau sacre de Vettel, qui possède 13 points d'avance sur l'Espagnol Fernando Alonso avant l'épilogue brésilien.

À 25 ans, Vettel peut écrire une nouvelle page de l'histoire de son sport en devenant le plus jeune triple champion du monde de F1. Le leader de l'écurie Red Bull rejoindrait dans les annales l'Argentin Juan Manuel Fangio et son compatriote Michael Schumacher comme le troisième pilote à remporter trois titres de rang.

Quant à la retraite définitive de Schumacher après la dernière course à Sao Paolo: «Il est la Formule 1. Il va nous manquer», assure Ecclestone, estimant qu'il est «encore trop tôt» pour parler du futur rôle du septuple champion du monde dans le monde de la F1.