Le suspense reste entier dans la course au titre de champion du monde de Formule 1. Deuxième du Grand Prix des États-Unis dimanche à Austin, course remportée par Lewis Hamilton, Sebastian Vettel devra décrocher au pire une quatrième place lors du dernier Grand Prix disputé au Brésil, s'il veut être couronné pour la troisième fois consécutive. Troisième dimanche, Fernando Alonso n'a jamais pu être en mesure de rivaliser avec Vettel. Mais il conserve ses chances de titre.

Décidément, cette saison de F1 aura tenu les amateurs en haleine jusqu'au bout. Après un début de championnat indécis qui a vu sept vainqueurs différents en sept courses, voilà que le titre de champion du monde des pilotes se jouera lors du dernier Grand Prix, au Brésil, dimanche prochain.

La faute à qui? À Lewis Hamilton, d'une certaine façon, très beau vainqueur à Austin. La faute à quoi? À son aileron arrière équipé du DRS, plus efficace que celui de Sebastian Vettel, pourtant équipé du même système. Le Britannique arrivait à aller 20 km/h plus vite que l'Allemand au bout de la ligne droite, ce qui lui a permis de grappiller du temps et des mètres à son adversaire. Vettel a bien résisté et géré sa course. En vain.

«Lewis a eu une chance (de me dépasser), il l'a saisie», a résumé sur le podium Sebastian Vettel.

Le Britannique a livré une chaude bataille au champion du monde en titre. À l'image de ses qualifications, Lewis Hamilton a été très rapide et a réalisé une très belle course. Sa victoire est méritée. «Cela faisait longtemps que je n'avais pas gagné, j'en suis très heureux, a-t-il dit. Ce fut une superbe fin de semaine que de gagner et de battre les Red Bull et Sebastian. Il a été dur à suivre et à dépasser.»

C'est au 42e tour (à 14 tours de la fin) que Lewis Hamilton est parvenu justement à dépasser Vettel, jusque-là premier. Au bout de cette grande ligne droite qui permet d'aller à plus de 300 km/h. Dans cette ligne droite où Hamilton a été systématiquement plus rapide que son adversaire. Auparavant, les deux pilotes se sont suivis constamment à une ou deux secondes d'intervalle en moyenne.

Entre-temps, Red Bull a eu une petite frayeur au 17e tour lorsque Mark Webber a été contraint à l'abandon. On a craint que Vettel soit concerné également par le problème d'alternateur de Webber.

Parti en pole position, Sebastian Vettel a tout de suite pris les commandes de ce Grand Prix, Hamilton le suivant aussitôt. Fernando Alonso a, lui, réalisé un excellent départ. Septième et non neuvième sur la grille (bénéficiant des pénalités infligées à Grosjean et à Massa), l'Espagnol a pris la quatrième place dès le premier virage. «On savait que notre chance était au premier virage, on a connu un très bon dimanche», a commenté Alonso après la course.

Le pilote Ferrari n'a ensuite jamais été en mesure de se mêler à la lutte pour la première place, il n'a même jamais occupé la deuxième en course. Sa troisième place à l'arrivée, devant son coéquipier Felipe Massa, le satisfait donc aisément. «Perdre trois points seulement au classement général dans ces circonstances, au vu de cette fin de semaine, face à Sebastian qui a toujours été le plus rapide, j'en suis content», dit Alonso.

Tout se jouera au Brésil

Vettel devra attendre pour le titre. Sa deuxième place à Austin lui permet de porter son avance au classement général à 13 points. Ce qui signifie qu'une quatrième place (12 points) à Sao Paulo dimanche prochain lui suffirait même en cas de victoire d'Alonso. Vettel compte cinq victoires en saison, Alonso trois.

Vettel est-il déçu d'avoir vu le titre se dérober dimanche? «On a maintenu l'écart avec Ferrari, répond-t-il. C'était difficile aujourd'hui, j'ai fait tout ce que j'ai pu. (...) Cela ne fait pas de différence pour le titre, que ce soit aujourd'hui ou la semaine prochaine. J'ai fait une course fantastique, j'en suis content. C'est fantastique déjà pour l'équipe d'être championne du monde des constructeurs.»

Tous les regards sont à présent tournés vers le Brésil, lieu du dénouement de ce championnat du monde indécis jusqu'au bout. «On a été rapide au Brésil ces dernières années, on va essayer d'y finir à la meilleure position», dit Vettel. «Sebastian est en meilleure position que nous, reconnaît Alonso. Mais on va essayer de faire de notre mieux pour la course.»

Vivement dimanche!