Le marché des transferts en Formule 1 s'est ouvert brutalement vendredi, entre deux Grands Prix, avec l'annonce de l'arrivée de Lewis Hamilton chez Mercedes la saison prochaine, à la place de Michael Schumacher, alors que Sergio Pérez, venu de Sauber, débarque chez McLaren.

De cette première partie de chaises musicales, le grand perdant est «Schumi», sept fois champion du monde, plus de 300 GP au compteur. La marque à l'étoile, qui se posait la question de continuer ou non en F1, l'a sacrifié sur l'autel de la réussite qui la fuit depuis qu'elle a racheté, fin 2009, l'écurie Brawn GP.

À l'époque, Brawn GP venait d'être sacrée championne du monde, Schumacher revenait en pleine forme de son congé sabbatique, entamé fin 2006, tous les espoirs étaient permis. Depuis, il n'y a eu qu'une seule victoire, ce printemps en Chine grâce à Nico Rosberg, et pas grand-chose d'autre.

Le directoire de Mercedes hésitait entre partir ou continuer, en mettant des moyens supplémentaires, et c'est la deuxième solution qui a été choisie. Avec le renfort de Niki Lauda, triple champion du monde, et probablement de Schumacher, dans l'équipe dirigeante, le recrutement d'Hamilton montre le sérieux de l'entreprise, car le Britannique veut continuer à gagner.

Côté McLaren, le recrutement de Pérez aux côtés de Jenson Button, champion du monde 2009, est un autre gros coup, à double titre: le jeune Mexicain est très rapide, il l'a montré cette saison (3 podiums), et son protecteur Carlos Slim est très riche, lui qui a financé chez Sauber l'ascension de Pérez vers les hautes sphères de la F1.

Une place libre chez Sauber...

«C'est un cap important dans ma carrière, et je suis prêt», a réagi Pérez dans un communiqué de McLaren, une écurie qui est pour lui «l'un des plus grands noms de l'histoire de la F1» et où il rejoindra Button, «un pilote brillant, que j'ai toujours admiré, et qui est un grand champion». Le patron de l'écurie, Martin Whitmarsh peut dormir tranquille, car il aura encore en 2013, malgré le départ d'Hamilton, un tandem de très haut niveau sous ses ordres.

Le départ de Pérez laisse une place chez Sauber, qui va être très convoitée vu les bons résultats des monoplaces suisses cette saison. Quant à l'Écossais Paul di Resta, qui visait en priorité le baquet d'Hamilton chez McLaren, il va devoir trouver un autre point de chute s'il souhaite quitter Force India.

Le prochain épisode du «mercato» de la F1 devrait se jouer du côté de Ferrari, en cas de départ du Brésilien Felipe Massa, et dans ce cas de figure c'est l'autre pilote Force India, l'Allemand Nico Hülkenberg, rapide et fiable, qui semble favori pour seconder Fernando Alonso au sein de la Scuderia.

Restent les petites écuries, où les transferts éventuels... de fonds feront couler moins d'encre que dans les «top teams».

Chez Caterham, le Russe Vitaly Petrov serait en fin de crédit à cause du manque d'intérêt du public russe pour ses modestes performances. Il pourrait être remplacé par le Français Charles Pic, venu de Marussia où le Britannique Alex Chilton, désormais pilote de réserve, vise une place de titulaire grâce aux moyens financiers de son papa, un grand nom de l'assurance.