Kimi Raikkonen n'aime pas parler. Kimi Raikkonen n'aime pas les séances de photos ni les journalistes. Mais Kimi Raikkonen aime gagner. Plus que tout.

Il fallait le voir à Barcelone à l'issue du Grand Prix d'Espagne. Parti quatrième le dimanche, il a réussi à dépasser son coéquipier pour finir au troisième rang. C'était son second podium de la saison, après une deuxième place à Bahreïn. Deux podiums en cinq courses peuvent sembler une bonne récolte pour un ancien champion du monde de retour à la F1 après une «retraite» de deux ans.

«Je suis déçu», a lancé Raikkonen après la course. Cette déception, tout son corps la trahissait. Sa casquette vissée à ras les sourcils, l'air renfrogné, il a précisé pour ceux qui n'auraient pas encore compris: «Je veux gagner une course!»

La dernière remportée par le Finlandais de 32 ans remonte à août 2009. C'était quelques mois avant d'annoncer sa retraite de la Formule 1. Sa sixième place au classement des pilotes cette année-là avait poussé Ferrari à lui montrer la porte de sortie. D'autres écuries s'étaient montrées intéressées à embaucher le champion du monde 2007, mais aucune ne plaisait à Raikkonen: «Je veux une équipe gagnante ou rien du tout.»

Finalement, ce ne fut rien du tout. Ou plutôt une vingtaine de courses de rallye sans aucun podium. Celui que ses fans appellent simplement «Kimi» brûlait de revenir en F1 et il en a eu la chance cet hiver.

«Il était en train de discuter avec Williams, mais n'a pas réussi à s'entendre, rappelle le patron de Lotus, Éric Boullier. Quand on a ouvert la porte, ça s'est fait très, très vite. C'est une acquisition importante en terme d'image, de motivation, en terme de "benchmark" auprès des autres équipes.»

«On sait que Kimi, comme une machine, va livrer la marchandise», poursuit-il.

Certains se moquaient de son choix en début d'année. Il avait quitté la F1 en 2009 en disant ne vouloir courir que pour une équipe gagnante, et là il qui effectuait un retour sous les couleurs d'une jeune écurie qui a fini au cinquième rang en 2011.

Et voilà que Raikkonen figure au sixième rang du classement à quelques jours du Grand Prix du Canada. Comme quoi la «machine» Raikkonen est loin d'être rouillée.