Ceux qui le connaissent répètent qu'il a la maturité d'un pilote de 30 ans. Et pourtant, Sebastian Vettel est jeune. Très jeune, même. Seuls quatre des 24 pilotes cette saison sont nés après lui. Mais il est le seul parmi ces jeunots à avoir deux championnats derrière la cravate.

L'Allemand de 24 ans se pointe à Montréal au deuxième rang du championnat des pilotes derrière Fernando Alonso. Son objectif est clair cette année: devenir le troisième pilote de l'histoire, après son compatriote Michael Schumacher et l'Argentin Juan Manuel Fangio, à gagner trois titres d'affilée.

«Son caractère est sa plus grande force. Il est très déterminé, il est affamé, il est très professionnel, très dédié, assure son patron à Red Bull, Christian Horner. Il continue de s'améliorer, de se développer; il est encore si jeune que je ne crois pas qu'on ait encore vu le meilleur de Sebastian.»

Vettel a été rompu à la course automobile à un très jeune âge. Il n'avait que trois ans quand son père Norbert lui a fait cadeau d'un kart de 60 cc. Le petit Sebastian s'amusait à compléter des cercles derrière la maison. Puis à faire des courses et à les gagner.

Le dépisteur Gerhard Noack - celui-là même qui a découvert Michael Schumacher - a mis le grappin sur Vettel quand il avait huit ans. La presse allemande l'a d'ailleurs longtemps affublé du surnom de «bébé Schumi».

Mais lui n'affectionne pas la comparaison. Il a d'ailleurs un caractère fort différent de celui du septuple champion du monde. Autant Schumacher est froid, autant Vettel est humain. Lorsqu'il a remporté son premier titre grâce à une victoire au Grand Prix d'Abou Dhabi en 2010, le jeune pilote a pleuré et a lancé dans la radio d'équipe: «Merci les gars, je vous aime».

Red Bull ou Ferrari?

Car, malgré les succès, Vettel reste un gars d'équipe. Sa montée fulgurante en F1 est étroitement liée à celle tout aussi grandiose de Red Bull. Ses liens avec l'écurie remontent à ses 12 ans, lorsqu'il a mérité une place dans le programme de soutien des jeunes pilotes de Red Bull, qui n'avait à l'époque pas encore d'équipe en F1.

«Je suis très bien où je suis et je n'ai pas l'intention de partir», assure-t-il.

Il n'a pourtant jamais caché son envie de piloter pour Ferrari - «l'équipe la plus prestigieuse du plateau» - et les rumeurs reviennent périodiquement. Juste après le Grand Prix de Monaco, le journal allemand Bild révélait que le jeune pilote pourrait rompre avec son écurie de toujours dès la saison 2014. Mais seulement dans le cas où Red Bull tomberait au classement.

«J'ai porté un casque Red Bull pendant presque toute ma carrière. C'est difficile d'imaginer une autre vie, explique le double champion du monde. Changer d'équipe, ce serait un peu comme avoir 18, 19 ans et quitter le domicile familial.»