La saison de Formule Un a jusqu'ici été aussi excitante et imprévisible que les roulettes du célèbre casino de Monaco, où le Grand Prix de dimanche pourrait offrir un sixième gagnant en autant de courses cette saison.

Bien que les partisans de F1 apprécient le suspense, les pilotes de tête tentent de trouver une solution pour se détacher de leurs rivaux, tandis que d'autres sont en train de se faire un nom.

La grille de départ comptera six champions du monde. De ce nombre, seulement trois ont gagné une course cette saison. Des trois autres, le Britannique Lewis Hamilton semble en bien meilleure posture que Kimi Räikkönen ou Michael Schumacher pour l'emporter.

Parmi les négligés, le Français Romain Grosjean constitue une menace.

«C'est une saison inhabituelle, avec des vainqueurs sur qui vous n'auriez pas parié, a indiqué Hamilton en référence aux cotes de 300 contre 1 pour la victoire de Pastor Maldonado à Barcelone, il y a deux semaines. C'est fantastique pour les partisans que chaque course soit un suspense.»

Hamilton n'a pas eu la chance de peaufiner les réglages de sa McLaren lors des séances d'essais de jeudi: la première session a été amputée de 10 minutes et la deuxième a été interrompue par la pluie et la piste est devenue trop glissante pour inscrire des temps rapides.

«Nous n'avons pas pu faire de longues sorties et je doute que nous puissions le faire samedi matin. Alors je crois que nous aborderons les qualifications à l'aveugle en ce qui a trait aux pneus, a-t-il dit. J'imagine que le week-end sera un paquet de surprises pour un peu tout le monde.»

Le partenaire de Hamilton, Jenson Button, a été le plus rapide de la deuxième séance de jeudi, mais son temps a été enregistré avant que la pluie ne tombe, donnant donc peu d'informations sur ce qui pourrait survenir des McLaren ce week-end.

Sebastian Vettel, double champion du monde en titre, avait déjà remporté quatre courses à pareille date l'an dernier, mais il n'a que deux podiums à sa fiche cette saison. L'Allemand sait qu'il connaîtra une autre course difficile s'il n'obtient pas la pole.

«Même si, en général, l'importance de la pole n'est plus ce qu'elle était, ce n'est pas le cas ici, a dit Vettel, vainqueur l'an dernier après avoir décroché la première place sur la grille de départ. Les dépassements sont pratiquement impossibles ici, alors aussi bien partir premier.»

Alors que les Red Bull semblaient dans une classe à part l'an dernier, aucune voiture ne domine en 2012.

Grosjean en embuscade

«Les Lotus semblent très rapides et je ne sais pas trop ce que font les Red Bull. Ferrari semble aussi rapide, tout comme nous, a noté Hamilton. Vous avez les suspects de convenance, mais il serait bien mal avisé d'ignorer les autres.»

Grosjean ne sera sûrement pas ignoré après avoir démontré pendant les essais qu'il sera plus que jamais dans le coup. Le Français a terminé deuxième des deux séances d'essais de jeudi, bien que la majeure partie des meilleurs temps eurent été inscrits tôt.

«Je crois que la voiture est parfaite pour le circuit et j'adore Monaco, a dit Grosjean. Attendons de voir de quoi aura l'air la météo (samedi) et ce qu'on pourra faire. Je pense qu'on a bien paru autant sous le soleil que sous la pluie.»

Olivier Panis est le dernier pilote français à avoir remporté le GP de Monaco, en 1996.

«Je pense que Romain peut le faire», a noté son compatriote Jean-Éric Vergne, qui fait partie de l'écurie Toro Rosso.