Le Grand Prix de Bahreïn de F1 du 22 avril agit comme «une bombe à retardement» pour les violences dans ce royaume du Golfe, a estimé l'International Crisis Group (ICG) dans un communiqué publié lundi.

«Derrière la façade d'une normalisation, Bahreïn est en train de glisser dangereusement vers une éruption de violence», écrit l'ICG, en appelant le gouvernement à répondre aux demandes de réformes.

«Le gouvernement pense que l'application partielle des recommandations de la Commission d'enquête indépendante suffit pour restaurer le calme mais on a toutes les raisons de penser le contraire», ajoute le groupe spécialisé dans l'analyse des situations de crise.

La commission a conclu que les forces de l'ordre avaient fait un «usage excessif» de la force lors de la répression des manifestations de chiites du printemps dernier qui ont fait 35 morts dont cinq sous la torture.

Les chiites, majoritaires à Bahreïn, demandent des réformes politiques à la famille royale descendant d'une longue lignée sunnite.

Les manifestations sont allées en s'intensifiant ces dernières semaines dans les villages chiites pour demander la libération d'un militant en grève de la faim pour protester contre sa condamnation à la prison à vie pour complot. Abdel Hadi al-Khawaja a entamé sa grève de la faim en prison le 8 février. Le sort de M. Khawaja est une autre «bombe à retardement», estime l'ICG, au moment où ses défenseurs veulent d'utiliser le GP pour attirer l'attention sur son cas.

«Bahreïn tente de faire de cette compétition un symbole de l'unité nationale alors que (cette course) souligne de profondes divisions et risque d'enflammer la situation», souligne encore l'ICG.

«La seule issue à la crise réside dans un retour au dialogue et aux négociations sur des réformes politiques réelles» incluant la libération des prisonniers politiques, conclut l'ICG.