Il aura fallu 1 heure, 34 minutes et 9 secondes à Jenson Button pour répondre à la question qui obsède depuis des semaines tout le monde de la F1. Oui, Sebastian Vettel et l'écurie Red Bull peuvent être battus.

L'Anglais l'a démontré superbement lors de la première course de la saison. Il a remporté le Grand Prix d'Australie en empruntant la méthode même du champion du monde en titre: «J'ai pris un départ parfait, j'ai réussi à creuser un petit écart et à le conserver», a raconté le pilote McLaren.

Parti deuxième sur la grille derrière son coéquipier Lewis Hamilton, Button l'a vite coiffé et n'a jamais été inquiété. L'Allemand Sebastian Vettel a quant à lui fait une belle course et est parvenu à remonter de la sixième à la deuxième place.

Les équipes sont donc reparties de Melbourne, dimanche, certaines qu'après deux ans de domination par Vettel, cette saison 2012 s'annonce plus serrée et plus chaudement disputée que jamais. Le champion du monde en quête d'un triplé l'a lui-même reconnu. Lorsqu'un journaliste lui a demandé si sa RB8 était encore une fois la plus rapide du peloton, Vettel a répondu «non».

«Nous ne sommes pas les plus rapides. Les McLaren étaient les plus forts en fin de semaine. Nous nous doutions qu'ils étaient rapides lors des essais d'hiver. Mais ils nous ont quand même surpris à Melbourne avec leurs temps aux qualifs. En course, ça s'est mieux déroulé pour nous, mais il s'agit tout de même de l'équipe à battre pour l'instant.»

Button prend donc le rôle clair de favori dans le peloton, mais aussi dans sa propre écurie, devant un Lewis Hamilton décevant hier à l'Albert Park. Il prédit lui aussi un championnat très ouvert. «Cette année sera une année très spéciale pour la Formule 1. Avec six champions du monde sur la grille et des équipes très compétitives, la F1 est dans une situation enviable à l'heure actuelle, a noté Button. Je suis heureux d'être impliqué dans ce sport en ce moment.»

Ferrari confirme les craintes

Parmi ces anciens champions du monde, Kimi Raikkonen (Lotus), qui revient à la F1 après une absence de deux ans, a fini septième. Fernando Alonso a aussi limité les dégâts pour Ferrari. Qualifié au 12e rang, il a pu finir cinquième, un résultat inespéré, alors que son coéquipier Felipe Massa n'a pas terminé la course à cause d'une collision.

Mais malgré l'effort individuel de l'Espagnol, l'avenir s'annonce compliqué pour l'équipe italienne. Autant il est vrai que la route du podium est ouverte cette saison, autant les pilotes de la Scuderia en semblent loin. La monoplace rouge est l'une des plus douteuses du peloton et dès dimanche, Alonso a commencé à mettre la pression sur ses ingénieurs: «Nous ne sommes pas assez rapides pour prétendre à la victoire en ce moment, ça ne fait aucun doute.»

Si la monoplace McLaren a une longueur d'avance sur celle de Red Bull, la surprise de cette fin de semaine australienne revient à la Lotus E20. Avec deux pilotes prometteurs au volant, l'équipe est bien placée pour réussir quelques podiums cette année.

Raikkonen est bien sûr plein de promesses, mais peut-être plus encore son coéquipier français, Romain Grosjean. Le pilote de 25 ans a fini troisième des qualifications derrière les deux McLaren samedi. Si la course s'est mal déroulée pour lui - il est sorti au deuxième tour après une collision avec le Vénézuélien Pastor Maldonado (Williams-Renault) -, Grosjean a tout de même démontré de belles choses.

Le peloton se déplacera maintenant vers la Malaisie, où aura lieu le deuxième Grand Prix de la saison la fin de semaine prochaine.