Si la saison 2012 commence comme s'est terminée 2011, personne ne pourra venir troubler le duel au sommet entre Red Bull Racing, double championne du monde en titre, et McLaren, qui a tout fait depuis deux ans, mais en vain, pour retrouver le lustre des années Ron Dennis.

Les pilotes

Un double champion du monde allemand d'un côté, le précoce Sebastian Vettel, associé à un vieux roublard australien, Mark Webber, le tandem Red Bull est complémentaire et l'a prouvé à maintes reprises depuis deux saisons. Du côté de McLaren, la complémentarité se retrouve plus au niveau du style: attaque à la limite chez Lewis Hamilton, au point de devoir passer parfois chez les commissaires de course, patience et ténacité chez Jenson Button, soit le meilleur moyen de finir sur le podium. Trois de ces quatre pilotes, dont les deux Britanniques, ont déjà été sacrés. Ils savent comment faire et rêvent tous de rééditer cet exploit. Ils sont les favoris logiques des bookmakers.

Les voitures

La RB8 à moteur Renault a adopté le nez cassé de la plupart des monoplaces 2012, alors que la MP4-27 à moteur Mercedes a fait dans le classique, avec un museau effilé et des lignes plus pures, soulignées par ses couleurs «flashy», orange et chrome. Un nouvel ensemble aérodynamique est arrivé chez McLaren à la fin des essais de Barcelone, tout comme une évolution de la RB8 qui n'a pas pu boucler assez de tours pour qu'on puisse juger de son efficacité. Elle pourrait cacher une interprétation très personnelle, par l'ingénieur-vedette Adrian Newey, de la nouvelle réglementation sur les échappements, afin de retrouver une partie de l'efficacité des diffuseurs soufflés qui ont donné un gros avantage à Red Bull en 2011. De quoi provoquer peut-être un début de polémique lors des vérifications techniques de Melbourne...

Les cultures d'entreprise

Les Autrichiens sont financés par le Kaiser de la boisson énergétique, les Anglais pur jus affichent les couleurs d'un opérateur de téléphone portable et d'une célèbre marque de whisky. Au-delà des clichés, c'est un peu le choc des cultures entre les champions en titre, jeunes et dynamiques, et les anciens maîtres de la F1, à l'époque de Ron Dennis et des duels sans fin contre la Scuderia Ferrari de Jean Todt et Michael Schumacher. Si l'on regarde du côté des cerveaux, Adrian Newey a fait de Red Bull, en trois saisons, la référence de la F1. «Nous venons de remporter quatre titres mondiaux et 27 courses depuis trois ans, la saison 2011 a été vraiment spéciale et c'est un résultat phénoménal. Mais tout ça maintenant c'est dans les livres d'histoire», résume le directeur de l'écurie Red Bull Christian Horner. Face au raz-de-marée autrichien, les Anglais ont joué la continuité avec une équipe soudée. Et ils ont plutôt bien tenu la barre en attendant que le vent tourne...

Le bilan des essais

Si l'on se base sur les bilans chiffrés d'avant-saison, McLaren a beaucoup roulé (1065 tours à Jerez et à Barcelone), Red Bull un peu moins (940 tours). En termes de chronos, Button (4e) et Hamilton (10e) ont mieux fini à Barcelone que Webber (14e) et Vettel (20e et dernier), alors que les pilotes Red Bull avaient mieux commencé à Jerez (5e et 6e chronos) que les McLaren Boys (7e et 18e). Red Bull est logiquement favori, mais si ça rigole d'entrée, McLaren sera difficile à rattraper ensuite. Même par Red Bull.

 

 

dlo/pga/nip