La saison 2012 de Formule 1 démarre dimanche avec le Grand Prix d'Australie. Vous avez perdu le fil durant l'hiver? La Presse vous présente un petit guide en cinq points pour entamer ce championnat bien outillé.

1. Qui stoppera Red Bull?

La question est bien entendu sur toutes les lèvres. Née des cendres de la désastreuse Jaguar Racing, rachetée par Red Bull en 2005, l'écurie anglaise a connu une ascension inégalée dans l'histoire moderne de la F1. Elle entame sa huitième saison dans le rôle indéniable d'ennemi à abattre.

Son pilote Sebastian Vettel est réputé pour être le plus fiable du peloton. Sa voiture, la RB8, est la dernière d'une lignée de terrifiantes machines de course. Son directeur technique, Adrian Newey, est peut-être l'ingénieur le plus brillant du circuit.

«Notre objectif est de garder les deux trophées qu'on a gagnés avec peine durant les deux dernières années. C'est très clair», nous expliquait, il y a 10 jours, le directeur de l'équipe, Christian Horner. Ce dernier dirige la formation depuis ses débuts. Red Bull incarne la continuité et la recette fonctionne à merveille.

À tel point qu'il semble que l'unique adversaire crédible de l'écurie ne soit pas McLaren, Ferrari ou Mercedes, mais Red Bull elle-même. Les tensions bien connues entre Sebastian Vettel et Mark Webber ont souvent mené à des débordements. Assez pour laisser la voie libre aux concurrents? La saison et ses 20 Grand Prix parviendront à y répondre.

2. Raikkonen peut-il réussir son retour?

Kimi Raikkonen a quitté la F1 en 2009 rongé par l'amertume. Ferrari ne voulait plus du champion du monde 2007. Lui-même ne voulait plus rien savoir de la Scuderia. Il a claqué la porte en jurant de revenir pour une équipe gagnante munie d'une voiture gagnante.

Deux saisons de rallye désastreuses plus tard, le voici de retour. Lotus, anciennement Renault, l'a accueilli à bras ouverts. L'écurie n'est pas tout à fait une équipe gagnante, mais Raikkonen n'avait plus beaucoup d'options. Cinquième l'année dernière, Lotus espère finir au quatrième rang en 2012. L'objectif semble réaliste pour cette écurie pleine de potentiel. Le tremplin Lotus laisse présager de belles choses pour le Finlandais.

Le Français Romain Grosjean, quant à lui, vient compléter le duo de pilotes. L'assemblage n'a rien d'un hasard. À 32 ans, Kimi Raikkonen doit servir de tuteur au jeune qui entame sa première saison à titre de pilote titulaire en F1.

 

3. La F1 est-elle rendue laide?

Le nouveau règlement de la FIA avait l'air bien anodin: en 2012, le nez des monoplaces passe d'une hauteur maximale de 63,5 cm à 55 cm. Le résultat donne ces «becs de canard», petite astuce technique que la plupart des écuries (sauf McLaren et Marussia) ont retenue afin de se conformer au règlement, tout en maximisant la hauteur au-dessus de la suspension avant.

Le règlement bien anodin s'est soudainement mué en question de la plus haute importance. La F1 est-elle rendue laide? se demandaient journalistes, pilotes et fans de tout acabit. Le directeur de Ferrari, Luca di Montezemolo, a résumé l'opinion de plusieurs dans le peloton: «Une voiture laide est une voiture qui ne gagne pas.»

4. Ferrari aura-t-elle une saison désastreuse?

Ce qui nous mène à Ferrari, qui risque d'avoir cette année une voiture aussi laide selon les critères esthétiques que selon ceux de di Montezemolo. En effet, le F2012 n'a épaté personne durant les essais d'hiver. «La première course sera souffrante parce que nous ne sommes pas à 100%», a même avoué Fernando Alonso.

Le pilote espagnol champion du monde 2005 et 2006 a fini au quatrième rang la saison dernière. Une déception. Son coéquipier Felipe Massa a des résultats encore moins encourageants. Son volant est sans cesse remis en question en Italie, où plusieurs se demandent pourquoi on ne le donne pas à un pilote du cru. Ce sera d'ailleurs la seule saison, depuis 1969, sans pilote italien...

 

Photo AP

Le directeur de Ferrari, Luca di Montezemolo, a résumé l'opinion de plusieurs dans le peloton à propos des nouveau museaux adoptés par la plupart des écuries en 2012: «Une voiture laide est une voiture qui ne gagne pas.» En espérant qu'il ne soit pas prophète de malheur pour sa propre écurie...

5. Quelle recrue surveiller?

Six anciens champions du monde prendront le départ à Melbourne en fin de semaine, un record en F1. Avec eux s'élanceront aussi quatre recrues, dont trois Français: Romain Grosjean, Jean-Éric Vergne, Charles Pic et Daniel Ricciardo (Australie).

On peut tout de suite prédire que Charles Pic aura une saison difficile si on se fie aux essais d'hiver désastreux de l'écurie Marussia. Vergne et Ricciardo devraient engranger quelques points chez Toro Rosso.

Grosjean est le plus prometteur des quatre. Il nous expliquait d'ailleurs, il y a 10 jours, comment il imagine son premier départ. «La pression ne monte pas. C'est l'envie d'y être qui monte. L'envie de me lever le dimanche matin à Melbourne, de me rendre au circuit et de me dire: «Aujourd'hui, tu vas rentrer au bureau, tu vas faire une course et tu vas t'éclater. C'est le premier Grand Prix de l'année, c'est une nouvelle, une belle aventure qui commence. Je penserai à tous les gens qui m'ont fait confiance.»

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Samedi: Red Bull a encore faim

Photo AFP

Le Français Romain Grosjean, pilote recrue chez Lotus Renault.