«Bernie tient l'Espagne par les couilles.» L'expression, exprimée par Toni, comptable de 32 ans croisé dimanche sur le circuit de Catalogne, manque d'élégance mais traduit à merveille l'angoisse que vivent par les temps qui courent les fanatiques de Formule 1 en Espagne.

Les Grand Prix d'Espagne et d'Europe, qui ont lieu à Barcelone et à Valence, pourraient bientôt disparaître, victimes de la grave crise économique qui frappe le pays.

L'organisation de Bernie Ecclestone demande une somme d'environ 30 millions de dollars pour la tenue annuelle de chacune des courses. Les deux gouvernements régionaux la Catalogne et Valence n'ont tout simplement plus les moyens de payer.

Une option envisagée consiste à sacrifier l'une des deux épreuves espagnoles. Le Grand Prix restant aurait lieu en alternance entre les deux circuits et les coûts seraient partagés. «Mais cette avenue ne plaît pas à Valence, qui veut tout faire pour garder son Grand Prix à part entière », raconte un journaliste espagnol bien au fait du dossier.

Le Grand Prix d'Espagne, qui a lieu depuis 20 ans sur le circuit de Catalogne, est donc le plus menacé, le gouvernement local ayant été très clair quant à son incapacité à soutenir l'événement.

Le taux de chômage en Espagne devrait atteindre 24% cette année, le plus haut parmi les pays industrialisés. La moitié des jeunes Espagnols sont actuellement sans travail.