Si l'écurie Red Bull est pressentie pour remporter un troisième titre d'affilée, elle devra toutefois se buter cette saison à une compétition féroce.

S'il faut en croire les pilotes, après 10 jours d'essais, l'écart entre les voitures s'est amoindri et la première course à Melbourne pourrait réserver des surprises.

«Oui, je crois que ce sera très serré. Ça va se jouer entre plusieurs équipes», estime Mark Webber. L'Australien a vu son écurie, Red Bull, dominer le Championnat des constructeurs l'année dernière. Il a lui-même pris la troisième place d'un Championnat des pilotes enlevé haut la main par son coéquipier Sebastian Vettel.

«Nous avons fait un travail de préparation phénoménal. Il faut voir si ce sera assez. Il y a des équipes qui poussent très fort, comme McLaren, Mercedes, Ferrari, et Lotus aussi, note-t-il. Nous sommes heureux des essais et de ce que nous avons accompli jusqu'à maintenant, mais tout peut changer très vite en F1.»

Parmi ceux qui souhaitent que «tout change très vite», il y a Romain Grosjean. Le Français formera chez Lotus le duo le plus intrigant du peloton avec l'ancien champion Kimi Raikkonen, qui fait un retour en F1 cette année.

«Ce sera serré. Ce sera beaucoup plus serré que ça ne l'était», tranche Grosjean, qui a réalisé le meilleur temps, hier à Barcelone.

«Lorsqu'on regarde les voitures, on constate que toutes les écuries ont repris et fait progresser leur design de l'année précédente, remarque-t-il. Je crois que les différences de temps vont être minuscules.»

Une réglementation de la FIA est en partie à l'origine de cette nouvelle donne. Le soufflage des échappements hors accélération a été banni cette année, et les quelques équipes qui bénéficiaient de cette technologie la saison dernière n'en tireront plus profit. Red Bull est de celles-là. Mark Webber a d'ailleurs admis du bout des lèvres jeudi que la nouvelle réglementation avait eu pour effet de rendre sa voiture moins adhérente.

Grosjean en remet

Indice supplémentaire de la parité du peloton: en neuf jours d'essais, aucun pilote n'était jusqu'alors parvenu à inscrire son nom deux fois en haut de la feuille de temps. Au dixième jour, hier, Romain Grosjean y est arrivé, en signant le meilleur temps pour la deuxième journée consécutive.

Le pilote de 25 ans a par ailleurs complété 124 tours sur le circuit de Catalogne, le deuxième total en importance de la journée. Grosjean a expliqué qu'il a voulu tirer le maximum de cette fenêtre, avant de laisser le volant à son coéquipier Kimi Raikkonen pour les essais d'aujourd'hui et de demain. «La voiture me semble prête, elle répond bien et je suis sûr que Kimi va faire le reste du boulot d'ajustement lors des deux derniers jours d'essais», juge-t-il.

Le champion en titre, Sebastian Vettel, a aussi foulé la piste hier, réalisant le troisième temps. En début de soirée, entouré d'une meute de journalistes, sous les cris de «Sebastiaaan!» lancés par quelques fans, l'Allemand a réitéré sa confiance dans la RB8. Vettel n'a pu compléter plus de 85 tours à cause d'ennuis techniques qui n'ont pas été spécifiés, mais le pilote assure «être heureux» dans la voiture. «C'est un bon sentiment de se dire que dans deux semaines, on va courir, confie-t-il. J'ai hâte, vraiment, de prendre l'avion et de me rendre en Australie»