Nico Hülkenberg (Williams), auteur de la pole position samedi à Interlagos, a brouillé les cartes avant le Grand Prix du Brésil de Formule 1 dimanche, pour lequel Mark Webber et Sebastian Vettel semblent bien partis, quand le leader Fernando Alonso s'est mis en difficulté.

Auteur d'une troisième et dernière partie de qualifications parfaite, l'Allemand a battu trois fois de suite son propre meilleur temps sur une piste s'asséchant. Inexplicablement. Mais brillamment. Lui qui n'avait jamais fait mieux que 5e en qualifications a touché le graal.

«Cette pole est émouvante. Je ne sais pas quoi dire. Je tremble encore», a-t-il réagi, extatique. «Je ne peux toujours pas y croire. J'essayais de tirer le maximum de ma voiture, pour faire un tour très doux et n'aller dans aucune partie mouillée de la piste. Je suis très heureux. Je profite du moment.»

Hülkenberg peut être fier de lui. Il distance d'au moins une seconde tous ses adversaires. «Au début, j'ai cru que j'avais manqué la pole pour un dixième. Ensuite, j'ai vu que j'avais mal lu un chiffre. Qu'il y avait un 4 (pour 1 min 14) au lieu d'un 5 (1 min 15)», a raconté Sebastian Vettel, 2e.

«Je tire mon chapeau à Nico. Nous n'avons pas l'air terribles à une seconde de lui», a poursuivi l'Allemand de Red Bull, qui ne s'est pas dit trop inquiet pour autant: «Notre voiture est plus rapide que la Williams».

Le «poleman» du jour, au vu de sa rapidité, constitue toutefois un obstacle, de taille, à franchir pour Vettel, qui doit absolument gagner à Interlagos - et compter sur une défaillance de Alonso, qui le devance de 25 longueurs - pour conserver ses chances de titre.

Consignes chez Red Bull?

Tout comme Vettel, Mark Webber (3e samedi), Lewis Hamilton (4e) et Fernando Alonso (5e), les trois autres hommes en course pour le Championnat, devront se défaire d'Hülkenberg pour continuer à rêver d'un éventuel sacre. L'Allemand tient un rôle majeur dans l'issue de la saison 2010.

«Je vais essayer de faire ma course. Je sais qu'ils se battent pour le Championnat, je ne veux pas causer de problème. D'un autre côté, je dois aussi être attentif à ma propre performance», a réagi le pilote Williams.

Il restera ensuite à Red Bull à se prononcer sur d'éventuelles consignes d'équipe, dans le cas - probable - où Vettel devance Webber après que les deux hommes ont déposé Hülkenberg. L'Allemand laissera-t-il passer l'Australien afin que celui-ci, mieux placé au Championnat, se rapproche du titre ?

Interrogés à ce sujet, les deux intéressés se sont contentés d'un «je ne sais pas» laconique. Et Sebastian Vettel d'ajouter, énigmatique: «Il y a tellement de scénarios possibles. (...) La course sera longue. Au final, on se bat tous les deux pour le Championnat, pour l'équipe.»

Fernando Alonso paraît de son côté handicapé par la nouvelle contre-performance de son coéquipier Felipe Massa, seulement 9e alors qu'il était censé l'aider à neutraliser ses adversaires.

«La 5e place n'est pas la fin du monde. Si nous gérons bien nos pneus, nous aurons peut-être un avantage dans le final», a analysé l'Espagnol.

«L'objectif ce week-end est d'augmenter notre avantage sur Webber pour arriver à Abou Dhabi (le dernier GP de la saison, disputé le 14 novembre) avec une plus grande tranquillité d'esprit. Si cela n'est pas possible, nous essayerons de limiter les dommages», a-t-il avancé.

Jenson Button (McLaren), 11e samedi, a probablement enterré définitivement ses espoirs de conserver son titre.