Après une longue période de doute, le Grand Cirque de la Formule 1 est débarqué en Corée du Sud, cette semaine. Les monoplaces rouleront finalement sur le tout nouveau circuit de Yeongam, qui a été complété juste à temps au coût de 275 millions.

Ce premier Grand Prix de Corée sera le 17e d'une saison de 19 et son résultat sera évidemment déterminant pour l'issue du Championnat, avec pas moins de cinq pilotes encore dans la course. Au-delà des mathématiques, toutefois, le titre semble promis à l'un ou l'autre des deux pilotes de l'équipe Red Bull, Mark Webber (premier avec 220 points) et Sebastian Vettel (deuxième avec 206 points).

À moins d'une catastrophe, on voit mal comment Fernando Alonso, Lewis Hamilton ou Jenson Button pourraient se faufiler entre les duettistes de l'équipe anglo-autrichienne, même si l'Espagnol est très brillant depuis quelques courses et si les deux pilotes de McLaren devraient être à l'aise sur le circuit coréen.

Le problème pour Red Bull, c'est que Vettel a justement multiplié les erreurs cette saison, allant même jusqu'à bousiller un doublé en Turquie quand il a heurté son coéquipier lors d'une tentative de dépassement. Le jeune Allemand a toutefois été plus régulier récemment et sa victoire lors du dernier Grand Prix, au Japon, l'a définitivement remis en selle pour la course au titre.

«Tout va se jouer dans les trois dernières courses, c'est évident, a estimé Vettel en conférence téléphonique, hier, à Yeongam. Ce sera sans doute un peu plus difficile pour nous sur ce nouveau circuit, en raison surtout de la longue ligne droite.

«Mais nous trouverons ensuite deux circuits (Brésil et Abu Dhabi) où nos voitures sont très performantes et où nous serons difficiles à battre, a souligné l'Allemand de 23 ans. Je crois que celui de nous deux qui remportera la prochaine victoire sera champion.»

Malgré son avance de 14 points au Championnat, Webber reconnaît qu'il aura sans doute besoin d'une autre victoire pour enlever le titre. «Avoir un avantage est bien, mais cela ne devient décisif que lors du dernier Grand Prix, a noté l'Australien. Avec tous les pilotes en lice et le niveau de la compétition, c'est impossible de rouler prudemment en tentant d'accumuler des points, tant qu'on ne sera pas à Abu Dhabi.»

Vainqueur de quatre courses cette saison, Webber n'est toutefois plus monté sur la première marche du podium lors des quatre derniers Grands Prix. «Je dois gagner au moins une autre fois et, heureusement, je suis persuadé d'être en mesure de le faire. Je ne ferai de cadeau à personne, je roulerai au maximum de mes capacités et de celles de la voiture. Je ne laisserai aucune monnaie sur la table et on verra bien ce qui arrivera.»

Les deux pilotes ont reconnu que la fiabilité des voitures serait déterminante et ont estimé que l'équipe Red Bull avait réglé les problèmes rencontrés plus tôt cette saison. «Nous sommes aussi prêts que nos rivaux, a assuré Vettel. Tout le monde a mis les bouchées doubles depuis plusieurs semaines afin que nos voitures soient parfaites pour le sprint final. On y arrive et le niveau de confiance est très élevé.»

Directives d'équipe

Aussi bien le propriétaire de l'équipe Dietrich Mateschitz que le directeur Christian Horner ont répété au cours des derniers jours qu'il n'y aurait pas de directives d'équipe. «Red Bull supportera ses deux pilotes aussi également que ce sera possible de le faire, a insisté Horner à Yeongam. Tout se passe bien présentement. Mark et Sebastian travaillent de façon très transparente pour le bien de l'équipe, et non pas l'un contre l'autre.»

Reste à voir ce qui arrivera en piste. Si Webber peut encore se contenter d'une place juste derrière Vettel, le contraire n'est pas vrai. Et l'Allemand aura bien de la difficulté à rester calmement derrière son coéquipier - «pour le bien de l'équipe» - si la situation se présente.