Ce n'est pas sans raison que Fernando a déjà remporté deux titres mondiaux. L'Espagnol est l'un des rares pilotes capables de mobiliser les énergies de toute une équipe autour de lui et de tirer le maximum d'une voiture quelles que soient les conditions.

Il a en donné une autre démonstration ce week-end en remportant le Grand Prix le plus exigeant de la saison à Singapour. Après avoir arraché la pole position de haute lutte, samedi, il a résisté pendant près de deux heures à la pression de Sebastian Vettel.

L'Allemand se savait pourtant mieux armé et n'a pas manqué de souligner les erreurs commises tout au long du week-end par son équipe. En ratant la pole samedi, d'abord, puis en lui demandant de ménager ses freins au début de la course, laissant ainsi Alonso s'installer en tête.

C'est surtout la décision de ravitailler en même temps que la Ferrari qui a irrité Vettel. En décidant de stopper son pilote en même temps qu'Alonso pour changer ses pneus, l'équipe Red Bull savait qu'elle n'avait guère de chance de voir Vettel repartir devant. «Nous aurions dû tenter quelque chose, a souligné l'Allemand. Rouler encore quelques tours, pousser à fond... Cela aurait sûrement été très serré à la sortie des puits.»

Vettel est plutôt reparti sagement derrière la Ferrari et Alonso ne lui a évidemment laissé aucune chance de tenter quoi que ce soit.

Au-delà de cette pointe de déception, la réaction de Vettel après la course témoignait néanmoins dans l'ensemble d'une belle confiance. Les Red Bull étaient les meilleures à Singapour et elles le seront probablement encore dans deux semaines à Suzuka au Japon. Après plusieurs courses en demi-teintes, Vettel s'est replacé hier dans la course au titre où il n'est qu'à 21 points de son coéquipier Mark Webber.

Au contraire de l'Australien, l'Allemand a l'obligation de gagner, mais il sait qu'il en a les moyens.

Au début de la saison, on croyait que ces deux là feraient cavaliers seuls dans la course au titre. Ils termineront peut-être aux deux premiers rangs au terme du Championnat, mais devront pour y parvenir mâter un Fernando Alonso qui est revenu au sommet de son art.

Et les McLaren?

Les McLaren, demandez-vous? Elles sont encore là, certes, mais Hamilton a commis dimanche sa deuxième grosse faute consécutive et son abandon le repousse à 20 points de Webber, tout juste devant Vettel et son propre coéquipier Jenson Button.

L'erreur est d'autant plus grave qu'elle était tout à fait inutile. En attaquant Webber par l'extérieur avec une tentative très timide - il a laissé toute la place à son rival alors qu'il aurait dû se rabattre franchement devant lui - Hamilton a été l'artisan de son malheur.

L'Anglais n'est pas éliminé de la course au titre, bien au contraire, mais pourra-t-il trouver dans sa McLaren les quelques fractions des secondes au tour qui lui manque présentement face aux Red Bull et à Alonso?

Un mot en terminant sur Robert Kubica. Le Polonais a réussi à lui seul quatre ou cinq des dépassements compétitifs de ce Grand Prix où il n'y en a pas eu dix. Sa classe est évidente et c'est bien dommage qu'il ne dispose pas d'une Red Bull ou d'une Ferrari.