Fernando Alonso, après un week-end difficile à Spa-Francorchamps, marqué par un abandon au terme d'une course terne, faute de disposer d'une monoplace compétitive, a redonné des couleurs à Ferrari en signant la pole position du Grand Prix d'Italie de Formule 1.

Partie intégrante de la -famille- Ferrari, adoubé par les médias et le public italiens, Alonso lave l'honneur du cheval cabré, qui n'avait pas connu de position de pointe depuis le GP du Brésil 2008, soit il y a trente courses. Une éternité pour l'écurie doyenne en F1.

 

Sa machine y est pour beaucoup. Moribonde en Belgique, la F10 (modèle 2010) est apparue transfigurée à domicile, devant un public acquis à sa cause. «Stefano (Domenicali, le patron de la Scuderia), nous sommes toujours avec toi», «Fernando, nous croyons en toi», pouvait-on lire sur des banderoles.

 

«Monza est un endroit parfait pour être en pole», s'est félicité l'Espagnol, qui a évoqué sa «surprise» quant à l'«accueil fantastique» que lui ont réservé les fans transalpins. «C'était une sensation très belle», a-t-il observé, presque ému.

 

«Ce n'était pas facile, surtout après Spa. Il y a eu beaucoup de travail à l'usine. (Vendredi), nous avons essayé beaucoup de nouvelles pièces. La voiture a bien répondu. Elle était facile à conduire. Il n'y avait pas beaucoup de réglages à faire, car nous étions rapides dès le départ», a-t-il observé.

 

De fait, Alonso a paru dans le coup tout le week-end, des essais libres aux qualifications, qu'il a remportées de main de maître.

 

Mauvais choix d'Hamilton

C'est «une de mes plus belles poles. En partie pour l'incertitude qui l'entourait», a-t-il raconté. «J'étais déjà dans le parc fermé. J'attendais le dernier tour des autres. Je pensais que quelqu'un allait me la prendre pour quelques millièmes, comme c'est déjà arrivé à plusieurs occasions cette année.»

 

En Allemagne, Sebastian Vettel l'avait dépossédé du meilleur temps pour 2/1000e. Un exploit que l'Allemand, décevant 6e, n'a pas réédité à Monza. «Je ne sais pas ce qui s'est passé. J'étais 3 ou 4 km/h plus rapide en essais libres qu'en qualifications alors que j'avais moins d'essence», a-t-il pesté.

 

Le pilote Red Bull peut s'en vouloir. Car chaque point compte désormais dans une lutte pour le titre très serrée qu'il aborde légèrement distancé, à six courses du terme de la saison, en raison d'erreurs à répétition.

 

À l'inverse, Jenson Button, victime d'une bourde de Vettel en Belgique, a tout fait pour corriger la tendance. Le champion en titre, qui manque la pole pour 54 petits millièmes, se hisse en première ligne pour la première fois en 2010.

 

«La voiture progresse tout le temps. C'est très excitant pour la course», a reconnu le Britannique. «Un podium serait très bien, mais nous devons décrocher la victoire», a-t-il lancé, ambitieux.

 

Felipe Massa a réalisé le 3e chrono du jour, confirmant le retour de Ferrari au premier plan. Il partira de la deuxième ligne en compagnie de Mark Webber, le coéquipier de Vettel, qui a indiqué «être à la position attendue», mais avec un écart «plus important que prévu» sur les voitures de tête.

 

Le troisième rang, qu'occupe Vettel, héberge un autre battu du jour. Le leader Lewis Hamilton (McLaren, 5e), que l'on voyait au firmament en Italie, a réalisé un mauvais choix aérodynamique, qui l'a handicapé en qualifications et le desservira en course. Un très mauvais calcul dans l'optique du Mondial.