L'Australien Mark Webber (Red Bull) partira dimanche en pole position du Grand Prix de Belgique de Formule 1, au terme d'une séance de qualifications qu'il a gérée samedi en solide leader du championnat du monde, avec un soupçon de réussite entre deux averses.

«Ce n'était pas si difficile que ça», a souri le grand Mark, 34 ans vendredi, quand on lui a demandé de raconter sa 5e pole position de 2010. Avec en prime une petite vanne pour son jeune coéquipier et rival chez Red Bull, Sebastian Vettel, 4e chrono du jour: «A part Fernando (Alonso, 10e), tout le monde est à peu près à sa place sur la grille». Et toc.

 

Avec un temps de 1 min 45 sec 778/1000, en début de séance, Webber a devancé de justesse le Britannique Lewis Hamilton (McLaren), crédité en toute fin de séance, alors que la pluie se remettait à tomber, d'un 1:45.863 très encourageant pour les «McLaren Boys».

 

«Dans ces conditions changeantes, Mark a fait un boulot fantastique», a dit le champion 2008. «Le point positif, c'est qu'on est devant, prêts pour la bagarre». Son compère Jenson Button, champion du monde en titre, sera en position d'attente dans l'autre McLaren, sur la 3e ligne.

 

La bonne surprise française est en 2e ligne grâce à Robert Kubica, 3e dans sa Renault R30 désormais équipée à l'arrière d'un F-Duct (diffuseur soufflé) très performant. «Nous sommes dans le Top 5 de toutes les séances depuis vendredi. Les Red Bull sont intouchables et les McLaren très rapides ici. On va essayer de faire une bonne course», a dit le Polonais.

 

A ses côtés, Vettel espérait sûrement beaucoup mieux, lui qui avait trusté 7 pole positions sur 12 depuis le début de la saison. Il a un peu joué avec le feu quand il a occupé la 18e place de la Q1 à sept minutes de la fin, puis a été victime comme beaucoup d'autres de cette Q3 tronquée par une fenêtre météo très réduite: un tour lancé en début de séance, un autre à la fin.

 

«Le plus important aujourd'hui, c'est que la voiture était très bonne, assez bonne pour être devant toutes les autres», s'est consolé Vettel. Placé à l'extérieur de la 2e ligne, il sera aux premières loges pour assister au départ de Webber et Hamilton. Mais l'Australien a prévenu: «Cette course ne va pas se gagner ou se perdre au premier tour».

 

La grosse déception est venue de l'Espagnol Fernando Alonso (Ferrari), qui a attendu la fin de la Q3 pour tenter de faire un bon chrono, s'est retrouvé 10e de la séance et partira donc de la 5e ligne, lui qui avait dominé les premiers essais libres et espérait gagner enfin à Spa.

 

«Je ne peux pas être content de ce résultat, mais s'il y a bien un circuit où la position sur la grille est moins critique qu'ailleurs, c'est bien ici, à cause des caractéristiques de la piste et de la météo très changeante», a dit le double champion du monde.

 

Alonso sera devancé sur la grille par son coéquipier Felipe Massa, 6e temps du jour. «C'était une séance compliquée. On avait déjà vu ce matin (aux essais libres) que les McLaren et les Red Bull étaient plus rapides que nous, ça s'est confirmé...», a résumé le Brésilien, vainqueur à Spa en 2008.

 

Le scénario catastrophe a eu lieu chez Mercedes. Non seulement Michael Schumacher et Nico Rosberg ont été éjectés de la Q2, avec les 11e et 12e temps, mais ils doivent y ajouter dix places de pénalité pour le vieux «Schumi» et cinq pour le jeune Nico, qui a dû changer sa boîte de vitesses entre les derniers essais libres et la séance de qualifications.

 

Schumi partira donc de la 21e place, à cause de sa manoeuvre dangereuse sur Rubens Barrichello (Williams) au GP de Hongrie. Au fait, pour son 300e Grand Prix, le Brésilien partira de la 7e place sur la grille, sous les yeux de sa famille et de ses amis, hébergés dans un camping. Et très loin devant son ex-coéquipier chez Ferrari.