En roulant en NASCAR à Watkins Glen ce week-end, Jacques Villeneuve a pris une pause de ce qui l'occupe le plus présentement, son projet d'écurie de Formule 1.

Même s'il n'a pas voulu entrer dans les détails, il a tout de même jeté un peu d'éclairage sur l'exercice qu'il mène conjointement avec l'écurie italienne Durango, à quelques jours du premier examen devant la FIA pour les écuries candidates à la 13e place sur la grille F1 de 2011.

«C'est plus difficile d'être accepté cette année parce que la FIA ne veut pas répéter le fiasco de 2009 - USF1 avait déclaré forfait à quelques semaines du début de la saison, après avoir obtenu son ticket de la FIA, a dit Villeneuve, qui oeuvre discrètement sur son projet d'écurie depuis un an déjà. On travaille donc très fort, sans savoir où l'on s'en va réellement. Il est possible que notre projet soit le meilleur, mais il se peut aussi que notre projet soit rejeté même si on croit qu'il est le meilleur.»

Villeneuve est par ailleurs convaincu de l'objectivité de la FIA dans son analyse des candidatures, même si le président de la FIA est maintenant Jean Todt, le parton de Ferrari à l'époque de l'intense rivalité entre Villeneuve et Michael Schumacher. «Je me suis toujours bien entendu avec Jean Todt et je ne peux imaginer que la décision de la FIA pourrait être influencée par de vieilles rivalités, a dit Villeneuve. De plus, Jean Todt ne sera pas seul à prendre cette décision, ce sera une décision réfléchie, j'en suis sûr.»

Villeneuve a avoué qu'il était toujours intéressé par un volant en NASCAR, soutenant par le fait même qu'il n'avait aucun problème à mener deux projets de front. «Les deux parties ne semblent pas au courant de ce qui se passe de part et d'autre, donc ça n'a pas d'influence», a indiqué Villeneuve.

S'il garde la porte du NASCAR ouverte, Villeneuve reconnaît que c'est en cherchant des commanditaires aux États-Unis qu'il a graduellement recommencé à regarder du côté de la F1, d'autant plus que les récents changements de règlements lui ont redonné le goût du Grand Cirque.

«Il y a trois ans, quand j'ai mis la F1 de côté, il y avait de gens qui étaient intéressés à m'appuyer mais pas de ce côté-ci de l'Atlantique, a-t-il expliqué. De plus, ce n'est pas facile de percer le NASCAR quand on est un étranger, même chose en F1 quand on est Américain. Chacun protège son lopin de terre, c'est normal.»

Ainsi, tant et aussi longtemps que Villeneuve ne sera pas fixé, il va continuer de chasser deux lapins à la fois. «Ce sont des projets excitants, je n'ai aucune raison d'arrêter», a-t-il conclu.