Dernier vainqueur du Grand Prix du Canada, en 2008, après un grave accident la saison précédente, le Polonais Robert Kubica fait des miracles cette saison avec l'équipe Renault.

Le Polonais Robert Kubica est l'un des pilotes les plus étranges de la F1. Grand, mince, il semble toujours en train de réfléchir et ne s'exprime habituellement que pour énoncer des formules très rationnelles.

 

En piste toutefois, il s'exprime avec un rare talent. Malgré une Renault qui est loin du niveau des meilleurs, Kubica a multiplié les coups d'éclat cette saison. Deuxième sous la pluie en Australie, il a étonné tout le monde à Monaco en partant de la première ligne et en roulant toute la course dans les roues des Red Bull de Mark Webber et de Sebastian Vettel. Finalement troisième, il a prouvé cette journée-là qu'il était bien l'un des meilleurs pilotes du plateau.

«Troisième est un excellent résultat, mais nous avions une chance de gagner aujourd'hui, a-t-il souligné après la course. Nous n'aurons pas souvent de telles occasions cette saison et j'aurais aimé en profiter davantage...»

Approché par Ferrari, contacté par d'autres grandes équipes, Kubica est sous contrat avec l'équipe Renault et devrait y rester au moins jusqu'au terme de la saison 2011. «J'ai entendu beaucoup de rumeurs, mais rien de concret ne s'est rendu jusqu'à moi», précise-t-il.

«Je suis bien chez Renault. L'équipe a accompli un travail formidable jusqu'ici cette saison pour me fournir une voiture efficace et bien plus compétitive que ce que les spécialistes prédisaient au début de l'année. Cela dit, mon but est de gagner le Championnat du monde un jour et si j'ai la chance de rejoindre une équipe encore plus performante un jour, je le ferai évidemment.»



Tout peut arriver


Kubica a déjà couru deux fois au Canada, avec des résultats bien différents.

En 2007, sa Sauber s'est envolée pour heurter un mur à l'envers à plus de 300 km/h. Malgré l'état de sa voiture - on voyait ses pieds à l'avant du châssis détruit -, le pilote a reçu son congé de l'hôpital Notre-Dame le lendemain matin avec une simple commotion et une cheville endolorie.

La saison suivante, un accrochage entre Lewis Hamilton et Kimi Raikkonen à la sortie des puits de ravitaillement a offert à Kubica l'occasion de remporter la première victoire de sa carrière. «J'attendais avec Kimi le feu vert pour sortir des puits quand Lewis est arrivé. Il n'a pas vu le feu rouge et a heurté Kimi. Je suis chanceux que ce n'ait pas été moi!» a rappelé le Polonais à Monaco, il y a deux semaines, avec un rare sourire.

Kubica préfère d'ailleurs n'avoir que des souvenirs heureux du Grand Prix du Canada. «J'ai oublié l'accident et je n'y pense jamais, préférant me rappeler ma victoire et toutes les célébrations d'après-course, a-t-il noté. Montréal est donc une destination que j'aime beaucoup, d'autant plus que j'y retourne dans la peau du dernier vainqueur.

«Le circuit est un de mes préférés et je suis très content d'y courir de nouveau. Il y règne toujours une très bonne ambiance, c'est vraiment un super événement pour les amateurs. J'ai un bon feeling sur ce tracé et j'espère que la Renault R30 y sera compétitive.»

De là à viser la victoire, il y a un pas que Kubica hésite à franchir. «De manière réaliste, une victoire sera difficile, mais on ne sait jamais sur un tel circuit. Tout peut y arriver. Je suis bien placé pour en témoigner...»