Avec des pilotes en provenance de 12 pays, 19 Grands Prix sur cinq continents, la F1 poursuit depuis quelques années une mondialisation tous azimuts qui ne devrait pas cesser bientôt.

Bernie Ecclestone, qui tire encore toutes les ficelles du grand cirque, rêve d'un calendrier de 24 courses, avec la Russie, l'Inde, les États-Unis et une grande capitale européenne (Rome? Paris?) comme prochaines destinations.

 

Déjà cette saison, un Grand Prix sera disputé en Corée du Sud, sur le nouveau circuit de Yeongam, si ce dernier est prêt à temps. Des rumeurs courent en effet depuis plusieurs mois déjà sur la lenteur des travaux, et les équipes n'ont toujours pas réservé leurs chambres d'hôtel dans la région, alors qu'elles ont bouclé tous leurs préparatifs au Brésil et à Abu Dhabi, où auront lieu les Grands Prix suivant celui de la Corée.

 

Les relations tendues entre les deux Corées contribuent également à l'incertitude qui entoure l'événement, Ecclestone ayant concédé le week-end dernier que le Grand Prix serait annulé dans l'éventualité d'un conflit armé.

 

Quoi qu'il en soit, la F1 finira bien pour débarquer en Corée et devrait aussi passer par l'Inde dès l'an prochain. Un circuit est en préparation à cette fin du côté de New Delhi. Le Championnat du monde retournera aussi bientôt aux États-Unis. Une entente a en effet été conclue récemment avec des promoteurs de la ville d'Austin, au Texas, pour l'organisation d'un Grand Prix à compter de 2013.

 

«Pour la première fois de l'histoire, des installations de classe mondiale seront conçues spécifiquement en fonction du Grand Prix, a souligné Ecclestone. Le Grand Prix des États-Unis n'a jamais été plus réussi que lorsqu'il se déroulait sur le circuit permanent de Watkins Glen, il y a déjà plus de 30 ans. Nous retrouverons un tel environnement à Austin.»

 

Même si des doutes subsistent encore sur le sérieux des promoteurs texans, la volonté bien affirmée des bonzes de la F1 de revenir aux États-Unis devrait contribuer au succès de l'entreprise.

 

Autour du Colisée?

 

Même si rien n'est officialisé, des épreuves pourraient naître bientôt en Russie et sans doute aussi à Rome. Les négociations seraient avancées entre Ecclestone et les promoteurs de Sotchi, la ville russe qui accueillera les Jeux olympiques d'hiver de 2014, pour l'organisation d'un premier Grand Prix de Russie, justement à l'automne 2014. Une maquette du circuit aurait déjà été approuvée.

 

Pour Rome, le scénario est plus complexe puisqu'il s'agirait de faire courir les F1 dans les rues de la Ville éternelle, près du Colisée et des autres attractions touristiques. Ecclestone a rencontré le maire de Rome et a confié à des journalistes allemands qu'un premier Grand Prix pourrait y être disputé en 2013.

 

L'opposition des équipes à un calendrier de 24 courses pourrait évidemment compromettre les grands desseins d'Ecclestone, mais ce dernier proposerait en échange de ramener les week-ends de course à seulement deux journées. «Il n'y a pas assez de monde dans les gradins le vendredi, de toute façon», disait-il à Monaco, il y a quelques semaines.

 

Bernie aurait pu ajouter que les gradins sont aussi dégarnis tout le week-end en Chine ou en Turquie, et que ces épreuves pourraient bien disparaître du calendrier, à terme, si son implication personnelle dans ces Grands Prix ne l'empêchait de le faire.

 

Au bout du compte, avec 20, 21... ou 24 épreuves, le grand cirque continuera d'évoluer au gré des volontés de son vénérable grand argentier. Car malgré ses 80 ans, Bernie Ecclestone tient encore fermement les rênes de la F1.