Ferrari a longtemps confié les rênes de son équipe à des cerveaux étrangers. Comme au temps de l'Empire romain, c'est un triumvirat - Michael Schumacher, Jean Todt et Ross Brawn - qui a mené la Scuderia à cinq titres mondiaux consécutifs entre 2000 et 2004.

La retraite de Schumacher et les départs de Todt et Brawn ont amené un profond remaniement chez Ferrari. Le président Luca De Montezemolo a décidé de faire confiance à un Italien, Stefano Domenicali, qui assurait la gestion sportive de l'équipe auparavant.

 

Domenicali, qui est natif d'Imola et est chez Ferrari depuis 1991, doit donc maintenant faire face aux attentes très élevées des tifosi et des médias italiens. Trois ans après le dernier sacre de la Scuderia (Kimi Raikkonen en 2007), l'arrivée de Fernando Alonso a ravivé les espoirs de titre. Mais la concurrence est vive et l'équipe italienne tarde à retrouver la superbe de son passé récent.

 

En entrevue à Monaco, Domenicali s'est montré affable devant les journalistes, habile à contourner les embûches et à éviter les controverses, mais aussi capable de répondre sans impatience aux questions sans fin. Bref, il est fait pour son boulot!

 

Q: Êtes-vous satisfait de la position actuelle de Ferrari au Championnat?

 

R: Je crois qu'il faut être réaliste quand on observe notre situation. Les dernières courses ont été plus difficiles, c'est certain. Nous devons d'abord bien comprendre pourquoi nous n'avons pas été au niveau que nous attendions, en évitant d'être trop émotifs dans notre évaluation. Cela ne sert à rien de s'énerver et de dévier de notre plan alors que les deux tiers de la saison sont encore devant nous. Pour l'instant, il est surtout évident que nous n'avons pas assez d'appui aérodynamique. C'est le point sur lequel nous travaillons le plus.

 

Q: Ferrari est-il en mesure de suivre et même de rattraper les Red Bull et les McLaren?

 

R: Nous étions à leur niveau jusqu'à Monaco et nos pilotes sont encore très bien placés au Championnat. Nous avons mis beaucoup d'énergie à développer notre système F-Duct et cela a peut-être un peu retardé les autres développements. Bien des choses peuvent changer d'une course à l'autre et il n'est évidemment pas question de déprimer et de baisser les bras à Maranello. La dépression, c'est pour ceux qui ne croient pas pouvoir atteindre leurs objectifs. Ce n'est certainement pas le cas chez Ferrari.

 

Q: Des attentes et des améliorations pour le GP du Canada?

 

R: Nous avons prévu toute une série d'améliorations pour les prochaines courses. Certaines seront montées sur les voitures au Canada, d'autres, plus importantes, à Valence lors du retour du Championnat en Europe. Pour nos attentes, je ne vois pas pourquoi nous ne serions pas plus compétitifs au Canada. Le circuit Gilles-Villeneuve a toujours souri à Ferrari (10 victoires, dont six de Michael Schumacher) et il met l'accent sur le freinage et l'accélération, deux «qualités» de nos voitures. Il faut quand même attendre de voir ce que les concurrents auront fait. Personne ne chôme en F1!