Considéré comme l'un des meilleurs pilotes de la F1, fier et orgueilleux, l'Espagnol Fernando Alonso a remporté le premier Grand Prix de la saison, sa première victoire pour l'équipe Ferrari. Les millions de fans de la Scuderia en espèrent plusieurs autres!

Cela faisait des années qu'on en parlait. Fernando Alonso, double champion du monde de F1 en 2005 et 2006, était dans la mire de Ferrari depuis plusieurs saisons, mais le «mariage» tardait à se concrétiser.

 

Finalement conclu l'été dernier, le transfert d'Alonso a coûté très cher à la Scuderia. En plus du salaire de l'Espagnol - estimé à plusieurs dizaines de millions d'euros -, Ferrari a dû débourser une somme équivalente pour se débarrasser du Finlandais Kimi Raikkonen.

 

Heureusement, l'équipe italienne en a visiblement pour son argent. Vainqueur du premier Grand Prix de la saison, bien placé au Championnat du monde, Alonso fait des miracles au volant d'une voiture qui n'est certainement pas au niveau des meilleures.

 

«J'ai toujours rêvé de courir chez Ferrari, mais je souhaitais que ce soit dans les meilleures conditions possibles et ce n'était pas le cas jusqu'à cette année, a expliqué Alonso en entrevue, à Monaco. L'été dernier, j'étais prêt et je crois que la Scuderia était prête pour moi.»

 

«J'ai conduit pour Renault, pour McLaren, des grandes équipes, mais on ressent vraiment quelque chose de très spécial chez Ferrari. C'est la plus vieille équipe de la F1, la plus prestigieuse aussi. Je suis très fier d'en faire partie.»

 

Des succès et des épreuves

 

Brillant en piste, doté d'une grande intelligence de la course, l'Espagnol de 28 ans est aussi orgueilleux et colérique. Vite projeté au premier plan chez Renault, plus jeune champion du monde de l'histoire de la F1 en 2005 (Lewis Hamilton a amélioré ce record en 2008), Alonso est un premier pilote et ses coéquipiers sont, au mieux, des faire-valoir.

 

Son passage chez McLaren en 2007, sa cohabitation houleuse avec Hamilton et le scandale qui a entaché la saison de l'équipe britannique ont évidemment desservi sa réputation, même si on oublie vite qu'Alonso n'a cédé le titre que par un seul point cette saison-là.

 

Un autre scandale, le «Crashgate», a perturbé son retour chez Renault la saison suivante. Rappelons que son coéquipier Nelson Piquet Jr. a reconnu être sorti de piste volontairement, à Singapour, pour favoriser la victoire d'Alonso. Le patron de Renault, Flavio Briatore, et le directeur technique, Pat Symonds, ont ensuite été bannis de la F1.

 

Souvent comparé à Michael Schumacher pour sa précocité et son appétit sans partage pour la victoire, Alonso traîne donc lui aussi quelques «boulets». «Je me suis retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment, réplique l'Espagnol à ceux qui lui rappellent ces incidents. J'ai beaucoup appris de ces situations et je crois que cela m'a rendu plus fort encore. Par ailleurs, j'ai chaque fois collaboré entièrement avec les enquêteurs et je sais n'avoir absolument rien à me reprocher.»

 

 

La langue bien pendue

 

Alonso n'hésite d'ailleurs jamais à dire ce qu'il pense, surtout devant les médias espagnols, ce qui n'est pas nécessairement une qualité dans une équipe comme Ferrari où la politique joue un grand rôle.

 

Après un excellent début de saison, les voitures italiennes ont été moins performantes lors des derniers Grands Prix. Alonso a réussi à limiter les dégâts grâce à quelques coups d'éclat, comme sa deuxième place à Barcelone. Il a aussi dû prendre des risques supplémentaires, ce qui lui a coûté cher à Monaco alors qu'il a raté les qualifications après une sortie de piste, le samedi matin, en essais libres.

 

«Nous avons été un peu surpris par les progrès des Red Bull et de McLaren, a convenu l'Espagnol. Alors que nous étions au niveau des meilleurs à Bahreïn, en mars, ce n'est plus le cas depuis Barcelone. Nous aurons des améliorations pour le Grand Prix du Canada, puis un nouvel ensemble d'améliorations à Valence (pour le GP d'Europe). Cela ne sera peut-être pas suffisant pour combler notre retard, mais nous travaillons d'arrache-pied pour y arriver.»

 

Malgré ses récents déboires, Alonso est toujours bien placé au Championnat, quatrième à seulement 14 points du meneur, Mark Webber. «Nous sommes encore dans la lutte et rien n'est perdu, a assuré Alonso. Nous n'avons pas la voiture la plus rapide pour l'instant, mais nous sommes quand même un point devant Vettel au Championnat.»

 

Toujours populaire à Montréal, l'Espagnol le sera d'autant plus cette année qu'il sera au volant d'une Ferrari.

Photo AFP

Malgré une Ferrari qui n'est pas à son meilleur, Fernando Alonso est quatrième au classement, à distance de frappe du meneur Mark Webber.