C'est en poussant un grand soupir de soulagement que les dirigeants politiques de la Métropole ont confirmé hier le retour du Grand Prix du Canada au calendrier 2010 du Championnat du monde de F1.

«Et il s'agit d'un très bon «deal», s'est exclamé le ministre québécois des Finances, Raymond Bachand. Collectivement, les gouvernements sont assurés de recettes fiscales de 18 millions, pour un investissement maximum annuel de 9 millions, duquel on pourra déduire notre part de 30% des recettes de la billetterie.»

 

L'entente d'une durée de 5 ans prévoit le versement d'une somme de 75 millions à la société Formula One Management, propriétaire des droits commerciaux de la F1.

Ottawa versera 5 millions par année, Québec 4 millions, la Ville de Montréal 1 million, et Tourisme Montréal 5 millions par l'entremise d'une taxe spéciale sur les nuitées dans les hôtels de la ville.

En contrepartie, les gouvernements obtiendront 30% de la billetterie, une somme estimée à 3 millions, tout en profitant des retombées économiques de l'événement. L'annonce met fin à un interminable marathon de négociations avec Bernie Ecclestone, le grand patron de la F1, qui souhaitait obtenir davantage, mais était poussé par plusieurs équipes à ramener le Canada au calendrier des grands prix.

«Bernie Ecclestone voulait ramener le Grand Prix, mais les négociations ont été longues parce que nous étions prudents, a expliqué le maire Gérald Tremblay. Nous avions deux priorités: avoir un événement de classe mondiale et respecter la capacité de payer des contribuables.

«Cette entente est bonne pour tout le monde. Nous n'assumons aucun risque, puisque c'est Ecclestone et son partenaire local François Dumontier qui organisent l'événement. En plus, nous ramenons à Montréal l'événement touristique le plus important de l'année au Canada, un événement qui génère des retombées de près de 90 millions», a renchéri le maire.

Par ailleurs, tant Tremblay que Bachand ont assuré qu'Ecclestone paierait tous les impôts et taxes prévus par nos lois. «Il faut bien comprendre qu'il y a deux niveaux dans cette affaire, a expliqué le ministre des Finances. Groupe de course Octane, la société canadienne de François Dumontier, va évidemment payer tous ses impôts, avec des retenues à la source. Par ailleurs, Formula One Management, la société britannique d'Ecclestone devra se soumettre aux obligations fiscales prévues par les ententes entre nos gouvernements.»

Les contrats signés avec Formula One Administration garantissent la tenue du Grand Prix en juin et prévoient une option pour un renouvellement de cinq années conditionnel à une entente de deux parties.

Normand Legault s'étant retiré du dossier, c'est donc son ancien bras droit François Dumontier qui devient promoteur du Grand Prix. Les dernières présentations de l'événement ont attiré des foules supérieures à 300 000 spectateurs, avec un sommet de 334 000 en 2005.

Tous les intervenants se sont dits confiants d'atteindre les mêmes niveaux de popularité dès l'an prochain.