Le refus de Bernie Ecclestone de payer des taxes à Québec et à Ottawa n'est qu'un des problèmes qui restent à régler avant qu'une entente puisse permettre d'annoncer la tenue du Grand Prix de Montréal.

Le magnat de la Formule 1 veut aussi récupérer l'ensemble des recettes venues de la billetterie, et par la suite rembourser les fiscs québécois et fédéral pour la TPS et la TVQ sur ces transactions. Cette opération, courante pour le Britannique, fait sourciller à Revenu Canada, où on s'attend à ce que ces sommes ne quittent pas le pays sans que les droits aient été d'abord acquittés, a-t-on expliqué.

 

À Ottawa, refusant de commenter les informations publiées hier par La Presse, le lieutenant du Québec, le ministre Christian Paradis, s'est contenté de faire transmettre une déclaration, refusant toutes les questions.

 

«M. Paradis souhaite la venue du Grand Prix, mais pas à n'importe quel prix. Il veut une entente qui respecte les contribuables canadiens», a dit un porte-parole à Ottawa.

 

Une source bien informée de ces tractations ne se fait pas d'illusions sur la façon de négocier de M. Ecclestone, qu'elle a côtoyé dans le passé. Le Britannique fonctionne toujours à coup d'ultimatums. «À un moment donné, il va dire: "je donne 24 heures pour qu'une entente se signe..." et il va s'organiser pour ne pas être joignable avant la fin de l'échéance.» Avec Bernie Ecclestone, «les politiciens finissent toujours avec du sang sur les genoux».

 

Un porte-parole du ministre fédéral Christian Paradis n'a pas tenté de nier les révélations de La Presse publiées hier. Le refus d'Ecclestone de payer des impôts au Canada est un obstacle à l'entente nécessaire entre Québec, Ottawa et Montréal, a-t-on indiqué.

 

«Si entente il y a, Bernie Ecclestone va payer des impôts où il doit en payer... Les règles d'imposition ne dépendent pas du bon vouloir d'un politicien», a-t-on déclaré au cabinet de Christian Paradis.

 

Du côté du ministre du Revenu, les fonctionnaires ont eu à informer les élus des problèmes rencontrés dans ce dossier très médiatisé. Pour le ministre Jean-Pierre Blackburn, «ce dossier sera traité de la même façon que tous les autres, il n'y aura pas de traitement spécial parce qu'il s'agit de M. Ecclestone», a-t-on insisté à son cabinet.