Lewis Hamilton en pole position, Sebastian Vettel et Nico Rosberg deuxième et troisième, les Brawn GP en milieu de peloton: les qualifications du Grand Prix de Singapour samedi n'ont pas fait exception à une saison de Formule 1 2009 toujours aussi imprévisible.

Les deux leaders du Championnat, Jenson Button et Rubens Barrichello, après leur dernier doublé au GP d'Italie, étaient attendus aux avant-postes à Singapour. «Monza était déjà un bon week-end. Mais j'ai l'impression que celui-ci sera encore meilleur», s'était même avancé le Britannique vendredi.

 

Mais samedi, les deux compères ont connu des fortunes aussi diverses que malheureuses. Jenson Button, qui compte 26 points d'avance sur Vettel et 14 sur Barrichello, a ainsi réalisé un triste 12e temps.

 

«Nous avons eu un bon rythme tout le week-end, alors c'est bizarre de n'avoir pas été rapide en qualifications. C'est un circuit où nous pensions être très rapides. Jusqu'ici, on ne l'a pas montré», a regretté Button.

 

Barrichello n'a guère été plus chanceux. Pénalisé de cinq places sur la grille pour avoir dû changer sa boîte de vitesses samedi, le Brésilien s'est écrasé dans un mur dans son dernier tour rapide de qualifications, alors qu'il était cinquième. Il s'élancera en 10e position.

 

«C'est une piste difficile. On aime le fait qu'il fasse nuit, pour le spectacle. Mais on voit mal. Et puis il n'y a pas de place pour sortir large. Du coup, la course pourrait être très ouverte, avec des drapeaux jaunes ou des voitures de sécurité. Pas mal de choses peuvent se produire», a positivé le Brésilien.

 

«Le bazar»

Mais il faudra beaucoup de réussite aux pilotes Brawn GP pour transformer leur échec en qualifications en une course réussie. En premier lieu parce que les Red Bull, leurs grandes rivales, ont paru très rapides samedi.

 

Sebastian Vettel, deuxième, s'est malgré tout montré insatisfait. L'Allemand semblait, il est vrai, parti pour décrocher la pole quand Barrichello s'est accidenté, provoquant la neutralisation de la course.

 

«Ca sentait bon après les essais libres d'hier. Nous avions déjà une bonne voiture initialement et nous avons été capables de l'améliorer. C'est simplement dommage que nous n'ayons pas pu terminer notre dernier tour rapide», a regretté Vettel, dont le coéquipier Mark Webber s'est classé quatrième.

 

Mais avant de penser à gagner, les deux pilotes Red Bull devront dépasser l'heureux «poleman», Lewis Hamilton, pourtant auteur de deux premières séances d'essais quelconques vendredi, terminées en septième et neuvième position.

 

«Mes mécaniciens ont travaillé (toute la nuit) jusqu'à 10 heures du matin pour reconstruire la voiture. Nous avions rencontré quelques problèmes, alors nous avons changé le châssis», a raconté le champion en titre, qui s'est dit «très, très content» de ce résultat.

 

Nico Rosberg, troisième sur sa Williams, ne l'était pas moins: «Nous nous sommes encore rapprochés du podium. Qui sait, peut-être pourrons-nous même nous battre pour la victoire très bientôt ?», a espéré l'Allemand, qui sort pourtant d'une course en Italie où sa Williams a semblé à l'agonie.

 

«Les deux dernières courses, Force India était devant. Elles luttent à nouveau en fin de peloton. Et les Williams, qui étaient derrière, sont à présent devant, a rappelé Vettel, avant d'ajouter: «Cette saison, c'est décidément le bazar».