En confirmant lundi qu'il avait définitivement réglé le conflit commercial qui l'opposait à Bernie Ecclestone, Normand Legault a levé l'un des derniers obstacles au retour du Grand Prix à Montréal.

« J'ai toujours été persuadé de pouvoir résoudre ce différend avec les dirigeants de la F1, a expliqué Legault. Et je suis d'autant plus satisfait que le retour du Grand Prix du Canada au calendrier 2010 de la FIA sera confirmé bientôt.»

 

Legault ne doutait pas que le GP reviendrait à Montréal. Habitué à négocier avec Bernie Ecclestone depuis fort longtemps, il savait que le temps jouait en sa faveur.

 

Rappelons que le différent entre les deux hommes remontait à octobre 2008, quand le Grand Prix du Canada a été rayé du calendrier 2009 du Championnat du monde de F1, malgré un contrat valide jusqu'en 2011.

 

Une clause permettait en effet à Formula One Administration, la société d'Ecclestone, de résilier le contrat avec GPF1, la société de Normand Legault détentrice des droits du Grand Prix du Canada, si les exigences commerciales n'étaient pas remplies. Il était question de plusieurs millions en redevances des éditions antérieures du Grand Prix. Selon différentes sources, le montant oscillait entre 12 et 20 millions.

 

Legault a refusé de payer la somme, estimant plutôt dans des documents légaux que c'était Ecclestone qui lui devait de l'argent. En définitive, les deux hommes ont préféré régler l'affaire hors cour. À Londres, un représentant de FOA a confirmé hier qu'une entente à l'amiable avait été conclue. Il a été impossible hier de connaître le contenu de l'entente. « Je suis évidemment heureux du dénouement de cette affaire et l'entente, confidentielle, me satisfait pleinement. »

 

Un bilan éloquent

 

Legault en a profité pour tracer un bilan de ses 30 ans à la tête d'un événement qui est devenu, au fil des ans, la plus importante compétition sportive au Canada, avec des visiteurs du monde entier et des retombées considérables.

 

« Je suis très fier de l'évolution qu'a connu le Grand Prix du Canada depuis sa première présentation, à l'Île Notre-Dame, il y a plus de 30 ans.  Nos efforts du début des années 1990 ont permis de transformer ce qui était une simple course automobile en un événement populaire incontournable de l'été montréalais, qui se décline maintenant partout au centre-ville et dans certains autres quartiers, comme la Petite-Italie.»

 

Legault a souligné combien les Grands Prix transposés dans des destinations exotiques avaient de la difficulté à imiter le succès de Montréal. « Il faut plus qu'une compétition automobile pour créer un véritable événement dont le rayonnement international attirera les touristes des quatre coins du globe. Nous devons notre réussite en grande partie aux commanditaires, ainsi qu'à nos fidèles spectateurs. »

 

L'avenir du Grand Prix... et de Normand Legault

 

Rien ne s'oppose donc plus au retour du Grand Prix du Canada à Montréal, le 6 juin prochain.

 

« Montréal est une destination importante pour la F1, a insisté Legault. C'est une étape importante pour les équipes, les constructeurs et leurs commanditaires. Je suis aussi ravi pour les nombreux amateurs de partout en Amérique du Nord et même des autres continents, car le Grand Prix du Canada compte sur de vrais fans de Formule Un. »

 

Legault a répété qu'il n'entendait pas être impliqué à titre de promoteur local du prochain Grand Prix du Canada. «J'ai déjà annoncé l'automne dernier que je ne souhaitais plus jouer ce rôle et je n'ai pas changé d'idée. Le modèle économique qui prévaut actuellement en Formule 1 rend nécessaire l'implication financière directe des gouvernements.

 

« Ayant déjà expliqué, l'automne dernier, que je ne souhaitais pas solliciter l'appui des gouvernements afin de pouvoir rencontrer les exigences financières de la FOA, il devenait pour moi impensable de continuer à remplir le rôle de promoteur. »

 

Hors jeu dans les conditions actuelles, Legault a toutefois insisté sur la nécessité d'appuyer le retour de l'événement et il a souhaité la meilleure des chances à ceux qui devront désormais travailler avec Bernie Ecclestone.

 

Pour l'instant, tout indique que François Dumontier, déjà promoteur des épreuves NASCAR présentées à la fin août sur le circuit Gilles-Villeneuve, est le mieux placé pour occuper le poste. Il refuse toutefois d'en parler, préférant laisser les responsables politiques faire les annonces officielles quand ce sera le temps.