Le Britannique Lewis Hamilton, en remportant de manière incontestable le Grand Prix de Hongrie dimanche au Hungaroring, un résultat impensable pour McLaren-Mercedes il y a encore deux courses, a bouleversé la hiérarchie de la Formule 1.

Alors que sa flèche argentée était à l'agonie à Silverstone il y a seulement deux courses, elle s'est affirmée comme la voiture la plus rapide du plateau dimanche. «On a énormément amélioré la voiture, a commenté Hamilton. Nous espérons que nous pourrons nous battre pour plus de podiums.»

«C'est génial. Cela faisait longtemps», a réagi le champion du monde, tout sourire après sa victoire. «Cela ne change rien au Championnat. Mais c'est un super résultat pour nous», «important» après un «début de saison très dur», a-t-il poursuivi.

La deuxième place de Kimi Räikkönen, le meilleur résultat de Ferrari cette saison, est au moins aussi étonnante. «C'est bon pour l'équipe, après une année et surtout une semaine difficile, avec l'accident de Felipe (Massa). Mais nous ne nous en contenterons pas», a averti le Finlandais.

La Scuderia est marquée par le très violent accident samedi en qualifications de son autre pilote, Felipe Massa, encore en soins intensifs dimanche. Dans ses stands, un panneau «Allez Felipe, nous sommes avec toi» matérialisait le soutien au Brésilien de l'écurie italienne.

Malgré cette ambiance pesante, Räikkönen, à l'instar d'Hamilton, a su tirer partie du Kers, un système transformant l'énergie des freinages en chevaux supplémentaires, dont seules les McLaren-Mercedes et les Ferrari sont équipées, pour effectuer un départ canon.

Le feu de paille de Renault

Quatrième et septième sur la grille, le Britannique et le Finlandais se sont retrouvés troisième et quatrième dès le premier virage. Hamilton s'est ensuite défait de Webber, moins performant que lui, tandis qu'Alonso, auteur de la pole et en tête pendant les premiers tours, a abandonné précocement.

L'Espagnol a perdu sa roue avant droite, mal fixée, juste après son ravitaillement. Quatre tours et deux arrêts plus tard, le double champion tirait un trait sur une course pourtant censée marquer le retour aux avant-postes de Renault.

Webber, troisième, est le grand gagnant du week-end, qu'il termine en ayant chipé la deuxième place au classement général à son coéquipier Sebastian Vettel, après l'abandon de ce dernier sur incident mécanique.

Le GP de Hongrie marque, malgré la bonne place de l'Australien, un chamboulement total par rapport à la hiérarchie de la première moitié de saison. Brawn GP et Red Bull, qui s'étaient partagé toutes les courses jusqu'alors, n'ont pas été en mesure de contester la victoire à Hamilton.

Le leader du Championnat, Jenson Button, septième, paie le manque de liquidités de son écurie, incapable de développer sa monoplace au même rythme que la concurrence. «J'ai déjà du survirage. Comment cette voiture peut-elle être si mauvaise ?», se plaignait ainsi le Britannique avant la mi-course.

Nico Rosberg (Williams) a fini quatrième, devant le coéquipier d'Hamilton, Heikki Kovalainen, cinquième. Timo Glock et Jarno Trulli ont pris les sixième et huitième place pour Toyota.

Le débutant Jaime Alguersuari (Toro Rosso), qui a couru dimanche son premier Grand Prix de Formule 1, faisant de lui le plus jeune pilote à avoir débuté dans la discipline, a terminé quinzième et avant-dernier, devant son partenaire Sébastien Buemi.