Certains coureurs appellent la Formule un à revoir les mesures de sécurité en vigueur, après l'accident dont a été victime Felipe Massa samedi, lors des essais qualificatifs au Grand Prix de Hongrie sur le circuit du Hungaroring, près de Budapest.

Le Brésilien était dans «un état grave mais stable et satisfaisant» samedi soir, selon les médecins de l'hôpital de Budapest, où il a dû être opéré en urgence.

 

Massa s'est fracturé le crâne, après avoir reçu dans son casque un ressort, tombé de la voiture de son compatriote Rubens Barrichello. Le pilote de 28 ans a alors perdu le contrôle de sa voiture dans un virage, traversé les graviers et percuté une barrière de pneus à 200km/h.

 

Le pilote souffre d'une «coupure au front», de «dommages osseux au crâne» et d'une «commotion cérébrale», d'après un communiqué de Ferrari.

 

C'est le deuxième accident grave en six jours. Dimanche dernier, en Formule 2, le Britannique Henry Surtees, le fils de John Surtees, champion du monde de Formule 1 en 1964, est mort, également après avoir été percuté à la tête par un débris, la roue d'une autre voiture. Il avait alors perdu connaissance immédiatement, sur le circuit de Brands Hatch à Kent, au sud de Londres.

 

«Si les choses arrivent, c'est qu'il y a une raison et je pense que c'est le second avertissement. Imola était le premier», a déclaré Barrichello, en faisant référence à l'accident qui avait coûté la vie au triple champion du monde Ayrton Senna au Grand Prix de Formule 1 de Saint-Marin.

 

C'était également un débris, le triangle de suspension de sa voiture, qu'il avait reçu en plein visage, qui avait causé sa mort.

 

«Ce n'est pas une coincidence si quelque chose s'est produit. Lors de la rencontre des pilotes, nous en avons beaucoup discuté (vendredi) et quelque chose doit être fait. Il n'y a aucun doute», a affirmé le Brésilien de 37 ans.

 

«Après ce qui est arrivé la semaine dernière, puis ce week-end, il faut agir», a renchéri le dirigeant principal de Brawn GP, Ross Brawn. «Nous devrons analyser les événements et bien les comprendre.»

 

Le fait que Massa ait subi une fracture à la base du crâne et au front pourrait représenter une source d'inquiétude pour le personnel médical de la F1. L'impact a fracassé la visière et laissé une importante bosse sur le côté, tandis que du sang coulait au-dessus de l'arcade sourcilière gauche.

 

Depuis 2003, la F1 a rendu obligatoire l'usage le support pour la tête et le cou, connu sous l'acronyme HANS (Head and Neck Support). Ce dispositif est supposé empêcher les pilotes de subir des fractures du crâne lors d'accidents survenus à haute vitesse comme celui dont a été victime Massa.

 

Juan Montoya, un ancien pilote de F1, s'est par ailleurs dit «renversé» par la réaction des membres de l'équipe médicale.

 

«C'était incroyable. On se plaignait constamment à mon époque», a confié Montoya à l'Associated Press alors qu'il se trouvait à Indianapolis. «C'était plutôt choquant.»

 

Des critiques avaient été énoncées l'an dernier quand la FIA avait eu besoin de presque dix minutes pour sortir Heikki Kovalainen de sa McLaren après être entré en collision avec une barrière de pneus.

 

L'accident de Massa est par ailleurs survenu au moment où plusieurs pilotes ont critiqué la présence de Jaime Alguersuari sur la grille même si l'Espagnol de 19 ans n'avait jamais conduit une voiture de Formule-1 auparavant.

 

Brawn a demandé aux intervenants de garder leur calme, rappelant que la F1 avait toujours traité avec sérieux les questions reliées à la sécurité.

 

«S'il doit y avoir des réactions, la Formule un réagira rapidement. Assurons-nous de ne pas poser de gestes qui feront empirer la situation. Nous devons d'abord comprendre ce qui s'est produit puis réagir en conséquence demain.»