Après une première moitié de saison très terne, McLaren-Mercedes revient enfin parmi les écuries de tête, ses pilotes Heikki Kovalainen et Lewis Hamilton ayant réalisé vendredi le meilleur temps des deux premières séances d'essais libres du Grand Prix de Hongrie.

Ces résultats doivent bien sûr être pris avec toutes les précautions d'usage, la quantité d'essence embarquée et les réglages testés, qui peuvent grandement faire évoluer les chronos, n'étant pas communiqués par les écuries.

Reste que les McLaren-Mercedes ont fait excellente impression vendredi sous les très chaudes températures hongroises, ce qui avait déjà été le cas lors du dernier week-end de Grand Prix, qui s'était déroulé le 12 juillet en Allemagne.

Parti cinquième, Hamilton avait alors dévoré au démarrage les quatre pilotes le précédant grâce à son Kers, un système transformant l'énergie des freinage en chevaux supplémentaires, que seuls Ferrari et McLaren-Mercedes utilisent encore.

Mais le futur vainqueur de la course, Mark Webber (Red Bull), avait éperonné de son aileron le pneu arrière droite du champion du monde, qui avait dû rentrer aux stands pour changer sa roue. Sa course virtuellement magnifique s'était arrêtée très précocement.

«Il aurait pu être en tête pendant les quinze premiers tours et l'histoire aurait été bien différente. C'était de la malchance. Mais c'était très serré. C'était en tout cas une grande réussite», s'est souvenu Norbert Haug, le directeur de Mercedes Motorsport.

«J'espère que la même chose se produira ici. Ce serait bien d'être plus haut sur la grille. Mais j'en doute. Peut-être qu'on pourra griller quelques gars devant nous au départ», a avancé l'Allemand.

Du néant au devant

Les meilleurs chronos décrochés vendredi par Kovalainen puis Hamilton, que le directeur de Mercedes Motorsport a qualifiés de «raisonnablement bons» sont en tout cas le gage d'une sérieuse avancée.

«Nous sommes pas encore en position de nous battre pour des victoires. Mais depuis Silverstone (NDLR; il y a deux courses) où nous n'étions nulle part, nous nous sommes beaucoup améliorés. On peut en surprendre quelques uns. Nous ne sommes plus si loin du compte», a-t-il souligné.

Un optimisme que ne partage pas forcément Lewis Hamilton. «Nous avons encore beaucoup de travail à faire pour battre les Red Bull», a estimé le Britannique, qui s'est toutefois montré satisfait que McLaren-Mercedes soit revenu «de 2,5 secondes à une demi-seconde ou quatre dixièmes» des meilleurs.

Heikki Kovalainen, constamment aux avant-postes (1er et 2e) vendredi, s'est également voulu «réaliste». «Je suis sûr que demain matin, nous aurons une idée beaucoup plus claire du niveau de performance des Brawn GP et des Red Bull», a remarqué le Finlandais, qui avait terminé huitième en Allemagne.

Mis à part Webber, deux fois quatrième, les trois autres pilotes en tête du classement ont connu des fortunes très diverses. A commencer par son coéquipier chez Red Bull, Sebastian Vettel, qui a oscillé entre la quinzième et la sixième position.

Les pilotes Brawn GP n'ont guère montré plus de constance. Le leader du Championnat Jenson Button a terminé dixième et treizième, alors que Rubens Barrichello a réalisé les treizième et septième temps.

Renault et Ferrari, qui n'ont pas fait mieux qu'une septième place (Räikkönen le matin) ont déçu. McLaren-Mercedes a décidément le champ libre pour surprendre son monde.