Les courses de Formule 1 restent interdites en Suisse. Le Conseil des Etats s'est prononcé mercredi, pour la deuxième fois, contre les courses sur circuits.

Alors que la première décision avait été prise en automne 2007 - par une faible majorité - celle prise mercredi l'a été sans opposition après le retrait d'une motion déposée par Christoffel Brandli, un représentant de l'Union démocratique du Centre, la droite traditionnelle.

Selon le sénateur du canton des Grisons, l'organisation de courses sur circuit pourrait être rentable, mais la discussion ne s'est portée que sur la Formule 1, ce qui a faussé les perspectives. Le projet, lancé par le député du canton d'Argovie Ulrich Giezendanner, également de l'UDC, est dès lors enterré alors même que par deux fois une majorité du Conseil national s'est prononcée pour la levée de l'interdiction de ces courses.

L'interdiction avait été prononcée il y a un demi-siècle déjà, en 1958, à la suite d'un accident survenu sur le circuit du Mans, en France, où plus de 80 spectateurs avaient trouvé la mort en juin 1955. Les victimes avaient été tuées par la voiture du pilote français Pierre Levegh, qui était sortie de la route puis avait explosé. L'accident avait soulevé une intense émotion, notamment parce que les organisateurs n'avaient pas arrêté la course.

Par la suite, des mesures de sécurité beaucoup plus strictes ont été prises sur tous les circuits du monde. Les interdictions de courses ont été relativement rapidement levées dans les pays qui avaient pris cette mesure. En Suisse où, faute de place, les courses étaient organisées sur des routes normales aménagées en boucles, l'interdiction a subsisté notamment pour des raisons de sécurité, puis de pollution.